70 novembre 2005 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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vendredi 18 novembre 2005

Mix-Up et le pâté

Sortie dvd du premier film de Françoise Romand, Mix-Up (1985), édité par Lowave, et recette du succès !

Hier soir, Françoise fêtait la sortie dvd de son premier film, Mix-Up ou Méli-Mélo, salué par le célèbre critique américain du Chicago Reader, Jonathan Rosenbaum, comme un des 15 meilleurs films des années 80, aux côtés de Sans Soleil de Chris Marker, Passion de Jean-Luc Godard, The King of Comedy de Martin Scorcese, Shoah de Claude Lanzmann, Blade Runner de Ridley Scott, Mélo d'Alain Resnais, Yeelen de Souleymane Cissé, Love Streams de John Cassavetes... Le film, petit chef d'œuvre documentaire, raconte, avec nombre d'effets qui tirent vers la fiction et la complicité de tous les protagonistes, l'échange de 2 bébés à leur naissance en 1936. L'humour (''Mix-Up'' a été tourné en anglais en Grande -Bretagne !) et la tendresse de la réalisatrice donnent à ce drame un ton de comédie qui a emballé la salle, ce qui n'avait, paraît-il, pas été si évident à sa sortie en France il y a 20 ans. Le film avait par contre rencontré aux USA un succès phénoménal qui lui permit de faire le tour des télévisions du monde entier. Nul n'est prophète en son pays, ça nous le savons (de toilette), surtout dans notre vieux pays, très snob et somme toute très conventionnel, ce que Françoise n'est pas pour un sou. Ici, Mix-Up est passé une fois à la télé à 14h dans le cadre d'Aujourd'hui Madame en 1986 ! Lorsque j'ai découvert son premier film, quelques mois après que nous soyons ensemble, j'ai été très fier de ma compagne, et un peu rassuré ;-)
Je suggère une petite visite à son site, romand.org, où l'on peut voir quelques extraits d'autres de ses films, en particulier le dernier, qui risque de rencontrer les mêmes difficultés à être reconnu à sa juste valeur, Thème Je, sorte de fiction autobiographique qui n'a rien de politiquement correct, ce qui risque de coincer, cette fois même au pays de l'Oncle Tom ! Et puis courez acheter le dvd édité par Lowave (Librairie de Beaubourg, et très bientôt Fnac et Virgin...)...
Enfin, j'écris tout ceci en préambule de ce qui m'amène sérieusement à bloguer ici ce matin. Françoise a insisté hier soir pour que je réponde à la demande générale en donnant la recette de mon célèbre pâté, recette que je tiens à l'origine de ma copine monteuse Brigitte Dornès qui vit maintenant dans un pays où on mange délicieusement bien, la Catalogne, près de Figueras. Alors voilà :
1. Faire cuire 500g de foies de volaille dans du vin blanc (hier soir c'était du foie de lapin pour la première fois de ma vie de pâtétomane, et c'était drôlement bon, j'avais ajouté aussi une cuillérée à soupe de miel, miel que j'avais moi-même mis en pot à La Ciotat où le papa de Françoise possède quelques ruches).
2. Dans un mixeur, broyer les foies égouttés avec 400g de beurre salé, un peu de poivre, un petit verre de cognac, et le tour est joué ! A partir de là, on peut imaginer toutes les variations, en remplaçant le cognac, en ajoutant des herbes (hier soir j'avais incorporé du persil frisé et du piment d'Espelette), etc.
3. Mettre le résultat au frigidaire, attendre 24 heures, ce méli-mélo peut se conserver facilement une ou deux semaines, mais il est très rare qu'un de ces pâtés vive aussi longtemps... Attention, c'est riche ! Mais tellement bon, vous n'en reviendrez pas, mais vous ne pourrez faire autrement que d'y revenir. Succès assuré. Cela fait 20 ans que je récolte les compliments de mes invités et qu'on me demande la recette. C'est si facile que c'en est pas croyable. Voilà, c'est fait. Je peux commencer mon régime, l'avenir est assuré.
Bon appétit !

mardi 8 novembre 2005

Soft Target : Le Sniper à Utrecht

Du 6 novembre au 18 décembre à Utrecht (Pays-Bas), à l'exposition Soft Target. War as a Daily, First-Hand Reality, le petit film intitulé Le Sniper, que j'ai tourné à Sarajevo pendant le siège en novembre 1993, est présenté aux côtés de Sans Soleil de Chris Marker, Notre Musique de Jean-Luc Godard, Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, The War Game de Peter Watkins, Natural Mystic de Anri Sala, 9/11 des frères Naudet et James Hanlon !
L'installation est présentée à 2 endroits de la ville, d'abord dans la rue (dans une vitrine sonorisée)...

et également à la galerie BAK (moniteur au bout d'une passerelle en verre)...






P.S.: le film est visible ici.
Lire aussi billets du 1er mars et du 2 mars 2006.

mardi 1 novembre 2005

DVD d'octobre...

John Waters, Edgard Morin et Rouch, Luc Moullet, Retour de Flamme, Jean Renoir et le Cauchemar de Darwin...

Après Cry Baby, j'ai enfin vu Hairspray de John Waters, toujours aussi corrosif et drôle. Les danses et les musiques des années 60 laissent progressivement la place à une salutaire revendication interraciale. Divine y tient un double rôle. J'attends avec impatience Polyester commandé sur Amazon.com, encore une autre comédie musicale du réalisateur culte de Baltimore.
Parmi les dvd récemment parus, j'ai été encore une fois conquis par le documentaire d'Edgard Morin et Jean Rouch, Chronique d'un été, tourné à Paris en 1961. Une enquêtrice se promène dans les rues de Paris et demande : "Êtes-vous heureux ?". La prise de conscience des acteurs du film annonce 68. En bonus, les commentaires de Morin sont passionnants.
J'ai reçu La comédie du bonheur de Luc Moullet, mais je n'ai encore projeté que le court-métrage figurant en bonus, Barres, ou comment frauder dans le métro en passant au-dessus en-dessous au travers des portillons automatiques. Presque aussi hilarant que son "Essai d'ouverture" d'une bouteille de coca, qu'on peut trouver sur l'excellente compilation Repérages. Vivement la sortie de Genèse d'un repas et d'Anatomie d'un rapport. Et puis tout Moullet, ce serait chouette.
Lobster édite le volume 4 de ses Retour de flamme. Au programme, des soundies dont un avec Spike Jones, des dessins animés dont un Gross et Hopin art déco, un George Pal, un court des Marx Brothers, Paris inondé en 1910, etc. Dommage que le piano de Serge Bromberg soit horripilant et raplapla.
Pour terminer, sublime copie et édition de la Partie de campagne de Jean Renoir, d'une fraîcheur salutaire... Un magnifique coffret est également paru, mais j'en avais déjà dégotté les éditions américaines chez Criterion (La règle du jeu, Boudu sauvé des eaux, Le fleuve, etc.).
Sans oublier le décapant Cauchemar de Darwin qui condamne définitivement les moeurs de sauvages du capital et de ses cyniques déclinaisons coloniales. Comment peut-on vivre dans ce monde-là (je parle du nôtre) sans se révolter et se battre pour que ça change ? Evidemment que ça ne durera pas, mais combien de millions de morts d'ici là faudra-t-il encore ?