Le générique du film de Fellini se déroule sur un concert de klaxons, embouteillage précédant quelques considérations acoustiques du copiste. Le silence envahit la chapelle tandis qu'on voit les notes inscrites sur les partitions posées sur les pupitres. Fellini n'invente rien et c'est évidemment hirsute, comme une répétition d'orchestre. Chaque musicien vient témoigner de sa relation privilégiée avec son instrument. L'orchestre se rebelle contre la toute-puissance du chef.
Avec deux autres pseudo documentaires, Roma et Les Clowns, c'est un des meilleurs films de Fellini. Tourné pour la télévision, c'est un filmetto, explique Federico. Il raconte aussi n'écouter jamais de musique, cela le plonge dans une profonde mélancolie. Il n'a aucune culture musicale et il fait confiance à Nino Rota, qui, lui, ne regarde pas les films. Même finis... Il ne supporte pas d'être plongé dans l'obscurité. C'est amusant lorsqu'on sait que l'association Fellini-Rota est souvent citée en exemple d'accord parfait entre un réalisateur et un compositeur ! Complémentarité confiante entre deux handicapés.

Le film, hélas, n'est distribué en France que dans un gros coffret qui réunit 8 DVD, heureusement essentiellement des films de la première période (i Vittelloni, Il Bidone, La Dolce Vita, Juliette des Esprits), un (trop) tardif (La Voce della Luna) et un documentaire (Je suis un grand menteur).