C'est une tarte à la crème, mais elle a goût de tomate, chaude et sucrée. Impossible de trouver ce parfum sur les marchés. À vouloir calibrer les formes, on a fait disparaître le goût. Sur les hauteurs qui surplombent la mer, nous dévorons les fruits avec un appétit sexuel que l'été suscite avec ses abandons de sieste, chair moite et veloutée, rougeurs éclatantes. Le suc vous en dégouline des commissures des lèvres, coule le long du menton et caresse le ventre. Arrêtons là les métaphores que susurre ce jardin des délices, nous risquerions de sombrer dans le superlatif, perversions polymorphes et concours puérils, tant la taille des légumes est impressionnante : courgettes, aubergines, potimarrons, poivrons, oignons, tomates et les flagrances enivrantes... Nous cueillons les figues et les amandes fraîches, les prunes japonaises, les raisins verts, les derniers abricots, les premières noisettes... Et nous nous endormons.

Suite le 17 août !