Juste après avoir franchi le pont de Williamsburg, nous traversons un quartier d'Hassidim, juifs ultra-orthodoxes aujourd'hui en costumes d'apparat pour Yom Kipour. Les hommes hassids, barbus avec deux grandes mèches spiralées (payos), portent une redingote à l'ancienne (bekeshes) recouverte d'une sorte de tablier blanc et un étrange chapeau de fourrure (shtreimel). Tous ces hommes "en uniforme" qui marchent dans la rue, probablement en route vers la synagogue, donnent une impression effrayante, d'un autre âge, obscurantisme forcené. Les femmes marchent derrière, la tête couverte ou avec une perruque... Je n'ose pas les photographier depuis la fenêtre du taxi, j'hésite, trop tard, le chauffeur redémarre, les rues sont aussi mal entretenues à Brooklyn qu'à Manhattan, ça bouge...


Dans l'East Village, derrière des limousines ressemblant à des autocars courts sur pattes (long, isn't it ?), je crois reconnaître le drapeau du Vatican qui flotte devant toutes les églises catholiques comme devant Saint Patrick, mais c'est celui de la Pologne ! Est-ce pour un match de base-ball ? Je note que je ne connais aucune coutume, aucune fête, aucun rituel, d'aucune religion. Les démonstrations communautaires me font peur.


Chez Julien, c'est tout le contraire. Les invités sont français, québecois, chinoise, suédoise, israéliens, américains. Chez Xana, qui est portugaise, nous dînons avec Georgina, qui est basque, d'une délicieuse morue, la Bacalau A.Rach, du nom de son concepteur, dont j'écorche certainement le nom. Le cosmopolitanisme fait le charme de New York.
J'ai terminé mon travail. Nous sommes enfin en vacances. Mes billets ont pris l'allure d'un journal de voyage. Il me semble agréable que leur ton épouse les événements.