1988, le Casino de Deauville, hors-saison. Il est interdit d'enregistrer pendant les heures d'ouverture. Les croupiers jouent les clients tandis que tourne la roulette. Je surveille la cassette dans le magnéto. On voit la plage, on voit les planches, mais il n'y a rien. Rien que la boule. Le vertige. Ça tourne. Les accros se font interdire d'eux-mêmes et se déguisent ensuite pour échapper au physionomiste. Des gagnants, on dit que c'est de l'argent qui découche. Je me souviendrai toujours de cette journée comme des tickets froissés à Longchamp ou des vieux costumes que l'on retrouvait dans l'ascenseur du 36 rue Vivienne. Il y avait un cercle de jeu au deuxième et un tailleur au rez-de-chaussée. Lorsqu'un joueur gagnait il s'offrait un costume neuf, se changeait dans la cabine de l'ascenseur et repartait tout perdre. Mais il avait gagné un costume neuf. De Deauville on repart comme on est arrivé.