Sarkozy rêve de grands travaux à la Haussmann. Son urbanité feinte permet de penser qu'ils ne seront pas d'ordre architectural. Ses intérêts sont dans le social. Tracer de grandes allées bien dégagées sur les oreilles permettra à la police de la pensée de rouler vite et droit. Il personnalise le symbole phallique que la bourgeoisie friquée attendait depuis longtemps. La droite est décomplexée. C'est le maître mot. La cohabitation lui liait les poings. Le mal est à l'œuvre. La façade est encore bâchée. Les pompes de la République semblent d'un blanc immaculé, mais derrière se trame déjà un second acte, triste et lugubre.


Après les législatives et un premier gouvernement dit d'ouverture, constitué de barons veules et serviles, de traîtres opportunistes et de gogos naïfs, il s'attaquera aux véritables réformes qui mettront le pays à genoux. Ses admirateurs pensent que lui fera ce qu'il a promis. Lorsqu'on leur pose la question du quoi, ils ne savent que répondre tout. C'est tout dire. Prudents et impudents, ils précisent "pourvu qu'on le laisse faire" ! J'écris comme si c'était de la science-fiction, c'est de la realpolitik, comme Bismarck l'entendait.