Un miracle ! Me penchant vers la boîte aux lettres, je me retrouve nez à nez avec une cerise anglaise. J'ignorais qu'un cerisier avait repoussé dans le jardin. L'arbuste d'un peu plus d'un mètre, caché par l'églantier et un hortensia, porte une cerise, une seule. Voilà trois ans que le grand cerisier est mort. Il montait plus haut que la maison. C'est un de ses rejetons. Ce qui reste du tronc sert de tuteur au tamaris et au lierre. C'est magique, un fruit rouge au milieu des feuilles lorsque l'on ne s'y attend pas. Derrière, la vigne, les framboisiers, le groseillier, les fraises disparaissent peu à peu sous l'épaisse végétation tropicale. Le jardin zen d'il y a sept ans est devenu une jungle. C'était magique, parce que la cerise est apparue juste après la pluie. Elle goutte encore. J'ai pris mon appareil avant que les merles se l'approprient. Ils sont si bavards, cela va se savoir très vite.