Le 20 avril, Ninh (excellent percussionniste contemporain dont on ignore souvent la pasion pour le cinéma muet) avait justement commenté mon billet sur les dvd de Jerry Lewis. Hier soir, j'ai enfin regardé l'hilarant et brintzingue Funny Bones, le film de Peter Chelsom, sorti confidentiellement en France fin 1995. Si, après La nuit du phoque, j'avais continué à réaliser des films de fiction, c'est probablement la direction que j'aurais choisie. Rares sont les films qui zappent d'un genre à l'autre le temps d'une collure. Chez Buñuel, Waters, Jonze, les ruptures de ton m'ont toujours emballé, jusqu'à Someting Wild (Dangereuse sous tous rapports) de Jonathan Demme avec Melanie Griffith, Le goût du thé d'Ishii Katsuhito ou Deux, l'unique film sérieux de Claude Zidi qui n'a injustement rencontré aucun succès, ni auprès de ses fans, ni auprès de ses détracteurs (une seule rupture de ton, mais qui fait basculer le film au milieu). Jerry Lewis n'a pas un rôle particulièrement drôle dans Funny Bones, mais tous les saltimbanques qui y figurent sous exceptionnels, sans compter Ticky Holgado, in English, please ! On retrouve Leslie Caron, l'héroïne d'Un Américain à Paris et de Gigi, et le rôle principal est tenu par Oliver Platt. Dans tous ses films, Peter Chelsom semble attiré par les retrouvailles et l'usurpation, mais comme je déteste que l'on me raconte un film, j'espère seulement vous mettre l'eau à la bouche en vous livrant cette jolie scène de playback sur zapping radiophonique récupérée en auscultant YouTube :


On trouve le dvd original avec seulement des sous-titres anglais pour 3,83? sur Amazon.fr (en fait en import Zone 1 chez caiman amerique ou dvdlegacy.fr) ou un peu plus cher dans sa version Zone 2 sous-titrée Les drôles de Blackpool.