Les fantômes évoqués la veille se révélèrent ailés quand la nuit fut venue. Le bourdonnement qui nous réveille disparaît aussitôt la lumière allumée. Nous avons beau dix fois scruter les murs immaculés, on n'y voit que du feu, à l'instar de l'inflammation épidermique causée par la piqûre. Pour désenvoûter notre chambre habitée, nous n'avons d'autre solution que d'accrocher, près du lustre vénitien, un voilage rouge sang que Pascale a cousu de ses blanches menottes. La nuit suivante, le leurre fait son effet. Seul le vent nous pousse. Notre radeau deguisé en fantôme aborde les sauvages contrées peuplées des créatures qui illustraient nos palabres du jour. Le ballet des petits moteurs volants ne peut plus nous atteindre. Nous sombrons dans les bras de Morphée. Hououou !