La complicité avec notre fille ne s'exerce pas de la même façon pour chacun. Elsa partage la musique avec sa mère, son goût pour les chansons et les belles mélodies. Elle m'appelle plus facilement en cas de coup dur. Nous nous sommes toujours parlé avec franchise. Après son bac, lorsqu'elle eut 18 ans, je l'emmenai en balade sur la Seine, lui expliquai que j'avais fait ce que je devais et lui demandai ce que je pouvais ; "rien, papa, surtout rien du tout !". Désir d'autonomie, le vrai travail. Évidemment, dans le détail comme dans le fond, chacun de notre côté, nous sommes très proches d'elle, tentant de rester à son écoute.
Je suis allé dîner avec elle chez Koba, son restaurant préféré, rue de la Michaudière. Le cadre ressemble presque à une cantine, mais je ne connais aucun japonais à Paris où les sushis soient si délicieux et généreux. Les seiches crues aux œufs de poisson colorés en vert par le wasabi étaient sublimes, les poulpes aux algues vinaigrées inattendues. Nous nous goinfrons à en crever. Rien de raisonnable. Les apparences sont trompeuses. Pas les sentiments.