Musicacreation est "l'espace de découvertes et d'expression sur la musique contemporaine et les activités de l'Ensemble intercontemporain", en d'autres termes son blog. Parmi les thèmes proposés, on trouve Fou. L'intercon s'encanaillierait-il ? Il n'en fallait pas plus pour m'inciter à cliquer, révélant quelques savoureuses vidéos : Peter Aidu jouant seul à deux mains et deux pianos le Piano Phase de Steve Reich (vidéo ci-dessus), Einstein on the Beach de Philip Glass interprété par des personnages en Lego, une version télévisée de 4'33 de John Cage, un extrait du Quatuor pour hélicoptères de Karlheinz Stockhausen... Ailleurs, sous la thématique "Musiques actuelles et Musique contemporaine", Erik M n'est pas nommé pour sa prestation zappante vidéographiée tandis que le texte se limite à "Ce post a-t-il sa place sur ce blog ? À vous de répondre... Attention ça secoue !" Plus loin, Fausto Romitelli répondait en 2001 à Eric Denut : "À mon sens, la véritable distinction devrait se faire aujourd’hui entre une musique écrite et une musique non-écrite..."
Pendant des années, l'Ircam bouda tout ce qui venait des cultures populaires pour défendre les privilèges de classe des tenants de la musique classique contemporaine. Sa surdité se résumait au jeu de mots sur l'"Ensemble qu'entend plus rien" dirigé d'une main de fer par son chef Pierre Boule Quies. La pitoyable 4X finit par céder devant la modulation de fréquence et l'informatique domestique. Passé la programmation "Perspectives du XXème siècle", l'Institut eut bien du mal à produire des œuvres majeures sorties de ses studios face à ce qui commençait à se développer grâce aux home studios. En 1987, défendre avec acharnement les "100 fleurs" contre son monopole avait fait perdre la subvention accordée par la Direction de la Musique au grand orchestre du Drame. Mais l'auto-formation a aussi ses limites et de plus en plus de jeunes musiciens eurent envie d'apprendre d'autres techniques que les leurs. Le secteur pédagogique permit à l'Ircam de se régénérer, libre aux stagiaires de détourner les applications informatiques auxquelles ils ont dorénavant accès. Les écoles sont faites pour cela, ce sont de formidables outils qu'il serait imbécile de bouder, à condition de savoir s'en détacher ensuite très vite.