J'ai d'abord connu Aldo Sperber peintre et sculpteur. Probablement avait-il eu d'autres vies encore avant cela ? J'adorais ses collages qu'il encadrait après leur avoir donné du volume. Dans le salon, Françoise accrocha une valise lumineuse creusée par un petit autel où trône un personnage kitsch en coquillages et posa un vase constitué de deux ampoules électriques évidées, soudées à une forme de poids et mesures et au manche d'une fourchette...
Je n'ai pas été convaincu d'emblée lorsqu'Aldo est passé à la photographie. Lorsque l'on change d'outils et de support, il faut souvent un peu de temps et beaucoup de travail à l'artiste pour retrouver ses billes éparpillées dans cette nouvelle cour de récréation. Et puis voilà, Sperber refonde son site Internet et classe ses œuvres en quatre catégories : extérieurs, intérieurs, monde des jouets, portraits. Toutes forment un ensemble de situations cocasses, d'illusions suggestives, de parties cachées où l'humour se joue souvent sous l'angle des dimensions.
Dans la partie Indoor, on reconnaîtra quatre images du Ciné-Romand et deux où le chat Scotch a prêté sa fourrure. Toy World renvoie les modèles à leur matière plastique, désincarnant les corps pour souligner leur conventionnalisme. Des appendices rhabillent les portraits. Toutes les images, souvent drôles, parfois très inquiétantes, réfléchissent le monde du rêve et de l'inconscient...