Complètement craquant, le discours à l'ONU de cette jeune canadienne de 13 ans date de 1992 lors du sommet de Rio. Que sont devenues Severn Cullis Suzuki et ses camarades de l'E.C.O., l'organisation des Enfants pour la Défense de l'Environnement, Vanessa Suttie, Morgan Geisler, Michelle Quigg ? Rien n'a changé depuis, ou sinon, en pire. L'oratrice pose une question récurrente qui m'a toujours taraudé : comment peut-on avoir une politique à court terme lorsqu'on a des enfants ? Cynisme, imbécillité, suicide, perversité ? Les puissants ont probablement l'arrogance de penser qu'ils s'en sortiront toujours, même si les places sont de plus en plus chères. Severn a continué son combat. Pas besoin d'être écolo pour comprendre de quoi elle parle et ce qui l'anime. Pas nécessaire d'être cynique devant le show médiatique pour réfléchir à chacun de nos gestes. Pas trop tard pour agir si l'on veut que ça bouge. Je me suis battu pour changer le monde, l'améliorer, réduire les inégalités, et nous avons perdu la première manche. Nous n'avons même pas su laisser les lieux dans l'état où nous les avions trouvés. Même en ce qui concerne ce que nous pourrions faire, nous sommes manipulés par le marketing verdoyant. Le bio est un marché dont on connaît déjà les limites, biologiques, mercantiles et politiques. Effets d'annonce, une catastrophe chasse l'autre, vite oubliée, il faut que ça se vende à ceux qui en ont les moyens. Pour réinventer la résistance, il va falloir payer de sa personne, abandonner une grande partie de nos privilèges. Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour que cesse le massacre ?
Merci à Pierre-Oscar de m'avoir signalé cette vidéo.