Partis à 5h du matin, nous sommes arrivés au large de Cassis une heure plus tard. La pêche à la traîne n'ayant rien donné, nous avons lancé les rusquiers (du provençal "rusque", l'écorce) par dessus bord. Ce sont des flotteurs en liège d'environ 15 centimètres de diamètre, peints en blanc pour qu'on les repère plus facilement, auxquels sont fixés trois hameçons garnis de pain frais pas trop cuits. Les poissons mordent au piège et ne pouvant entraîner le bouchon au fond de l'eau remontent deux ou trois fois pour finir par se noyer. On n'a plus qu'à repasser avec le pointu et les repêcher. Nous nous battons contre les gabians (goélands) qui fondent sur nos proies. Moisson d'oblades, avec en prime une énorme mustelle à la mine patibulaire, mais à la chair succulente, que Jean-Claude cuira au court-bouillon dans la turbotière que ses filles ont chinée à l'Emmaüs de Marseille. J'ai rapporté de Paris des algues fraîches (nori) conservées dans le gros sel qui se fondent très bien avec les tomates, les oignons et les herbes aromatiques du jardin... Suit une bonne sieste !