70 Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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samedi 6 septembre 2008

John Jacks in the Box


Quelle folie ! Pour illustrer le billet d'hier je suis monté dans les archives chercher un tableau que j'avais "peint" dans les premiers temps du light-show, de mes balbutiements en 1966 aux exploits scéniques de 1970, époque où je brûlais des diapositives, où je les aspergeais d'acide avant de les flamber, où je grattais la pellicule, accumulant les épaisseurs ou redessinant sur la surface de 2,4 sur 3,6 centimètres. Creusant mon chemin parmi les boîtes en plastique numérotées et les paniers Leitz, je tombe sur une mine oubliée depuis plus de trente ans, désaffectée. Les découvertes se succèdent à mesure que je progresse dans l'ouverture fébrile de chaque boîte, les polarisations dont je m'étais ensuite fait une spécialité, les cinétiques achetées à Londres en 1970, les milliers de photographies de Thierry Dehesdin mises en scène avec force figuration et décors somptueux, les reproductions de tous les dessins d'Antoine Guerreiro, les repros de comic books américains, les diapos grivoises des années 50 aux couleurs passées, les liquides séchés mis sous verre par Luc Barnier et Antoine...
Sur les diapositives que je regarde vite fait devant une ampoule électrique, j'aperçois la scène des Morts où nous posions tous nus dans une lumière blafarde, Michaëla, Annabelle, Luc, Philippe, Laura, Antoine, Bernard, Brice... Certains ont traversé le Styx pour de vrai depuis belles lurettes. Nous avions tourné la séquence des Lotophages dans le Jardin botanique en friche du Jardin des Plantes, d'autres scènes à Vert dans la maison incroyable d'Annabelle et dans le jardin anglais qui l'entourait, Michaëla Watteaux un boa autour du cou, iguanes menaçants, yeux sortis de leurs orbites comme des boules de billard japonaises, carcasses pendues aux abattoirs de La Villette, Gaby en chevalier dans les bois de Chaville... Je n'ai fait qu'entrevoir.
Plus au fond, caché sous les cartons, je retrouve mes photos de voyage du temps où je prenais des diapositives, les USA en 65 et 68, le Maroc et Londres en 67, l'Italie, la Sicile, la Sardaigne, etc. Une mine pour continuer à illustrer mon blog. Plusieurs vies. La mienne ne suffira pas pour exhumer tous ces trésors accumulés dans cette grotte alibabesque.
Toujours plus surprenant, je mets la main sur des diapositives de Birgé Gorgé Shiroc à la Gaîté Montparnasse en 1974, à l'ARC en quartet avec Gilles Rollet, et le Drame à la Vache Noire invité par Dominique Meens alors qu'il était agitateur culturel. Lorsque nous avons rééditer Défense de en double album, cd+dvd, Francis avait soutenu qu'il existait des témoignages en couleurs quelque part dans mes archives. Je n'en avais aucun souvenir. J'avais cherché tout ce que j'avais du groupe qui avait précédé Un Drame Musical Instantané, six heures trente de musique inédite, les clichés de Thierry en noir et blanc, quelques abstractions que j'avais réalisées pour H Lights, c'était tout. Je croyais avoir fait le tour. Les fantômes sortent des boîtes comme des diables. Je commence à scanner comme un fou. La reproduction des petites images destinées à être projetées en grand s'accommode plutôt bien de l'écran de l'ordinateur. On retrouve la transparence avec la lumière qui vient de l'arrière.

St Paul, Minnesota, ville assiégée


Jean envoie chaque jour des nouvelles (nombreux liens) de l'état de siège qui sévit à Saint Paul dans le Minnesota pour "protéger" la Convention Républicaine, les Repus comme j'ai pris l'habitude de les appeler. Les images et les textes ne correspondent nullement aux informations relayées par nos médias nationaux suivant à la lettre l'intox américaine. Il existe heureusement des sources indépendantes où l'on peut lire et voir la réalité des faits grâce aux articles et à de nombreuses vidéos. Jean ne manquera certainement pas de raconter l'affaire sur son propre blog dès que les choses se seront un peu tassées. Le Black Dog Café de Sara, point de ralliement des activistes résistants, organise des concerts avec des groupes tels The Coup, Ill Chesmistry (Carnage, Desdemona), Los Nativos, M.anifest, Kill the Vultures, Anthony Cox, Dean Magraw & Friends... Comme je l'écrivais il y a peu dans mon billet sur les films autour des Black Panthers, les méthodes de la police américaine rappellent la répression terrible du début des années 20 contre les ouvriers ou les émeutes de Chicago lors de la Convention Démocrate fin août 1968...