Je n'ai pas pu résister à l'envie de comparer moi-même la remasterisation des 13 albums des Beatles récemment sortis et la version CD que je possédais déjà. Ayant choisi Revolver comme test parce que je le connaissais peut-être moins bien que Sergent Pepper's ou le double blanc, j'ai envoyé les deux versions simultanément sur deux platines. La différence saute aux oreilles, mais n'en reste pas moins technique. La musique est la même, l'émotion n'y gagne rien. Les voix gagnent en présence comme il est coutume de les renforcer de nos jours. Mais à l'heure où les adolescents ont l'écoute souvent faussée par les mp3, racheter sa discothèque sous prétexte de cette amélioration, certes évidente dans le cadre du test, pousserait à se demander s'il ne faudrait pas aussi s'offrir une dispendieuse chaîne haute-fidélité, ce qui ne peut être à la portée que de vieilles bourses nostalgiques. Si vous êtes un fan absolu des Beatles et que vous possédez déjà tout l'attirail y compris le fauteuil de dentiste, foncez. Si vous n'avez pas encore les disques des compositeurs les plus célèbres du XXème siècle, cette édition est tout indiquée. N'attendez rien du packaging ou des ridicules mini-docs vidéos gravés en prime. Tout cela est une vaste opération marketing du même ordre que l'apparition régulière de nouveaux supports pour vous faire consommer toujours plus, et même racheter ce que vous possédez déjà. Les amateurs des vinyles originaux riront bien de tout ce tintouin et tous sauteront sur l'occasion pour réécouter les merveilleuses mélodies de la bande des quatre (ou cinq).