Exprimée par mes lèvres gourmandes, la bonne année résonne comme une bonne blague. Trois mois avant le 1er avril je vous souhaite donc une meilleure année, avant de frire ou de se noyer. À lire vos vœux envoyés, la précédente semble en avoir déprimé plus d'une et plus d'un. Apprenez à nager, de fond plutôt que rapidement. La vitesse est un fléau moderne. Plus conforme à une fosse abyssale, le sommet de Copenhague a harponné les plus coriaces. Ainsi, renversé, Chris Marker déclare forfait sur Poptronics où son chat Guillaume-en-Egypte annonce la fin de sa collaboration. Nombreux messages cherchent en vain une raison de se réjouir de ce que l'avenir nous réserve. C'est à se foutre à l'eau, sans bulles. Histoire de se couler dans un monde de silence où les colons sont encore minoritaires, même si les pollueurs s'en donnent à cœur joie. Je choisis des mots avec des œufs dans l'eau pour me donner l'illusion d'un bain revigorant où pourront éclore nos rêves les plus fous. On en a besoin. Donc, je reviens à un message plus souriant en vous souhaitant de ne pas baisser les bras, mais de vous battre, coûte que coûte, ce qui ne peut être plus cher que l'addition tendue par l'ultra-libéralisme, cynique et meurtrier. Je vous souhaite une année de résistance, une année debout, une année solidaire, utopique, imaginative. Je vous souhaite une année. C'est déjà ça. On fera le bilan dans 365 jours en espérant qu'il sera plus brillant. À condition que l'on s'y mette tous et toutes, ensemble... Parce qu'ici, ce ne sont encore que des mots !