On peut toujours se plaindre de la chaleur. Il faut savoir aussi l'apprécier. J'ai passé l'après-midi à Asnières, les yeux baignés par ces bords de Seine. Je m'y suis plongé à en attraper la crève. Les zoziaux finissant par me sortir par les trous de nez, j'ai ajouté quelques clapotis pour me rafraîchir. Écouter un train à vapeur au loin renforçait la perspective, mais le bruit des wagons salissait le tableau peint par Seurat. Je ne conserve que le sifflet de la locomotive rappelant les volatiles et surtout le gamin qui voudrait faire de la musique en serrant un brin d'herbe entre ses pouces. Quand glissent les rameurs je me repose sur le panoramique. Une voile claque. Le môme finit par y arriver, mais ça réveille le chien. J'anticipe les sons pour qu'ils justifient les deux mouvements rapides que Pierre Oscar a écrit et qui dynamisent cette après-midi lascive. Ce grand type allongé de tout son long dresse l'oreille aux moqueries des enfants. Je pense au flic frappadingue qui a sauté sur mon pote mercredi matin en l'accusant de pédophilie parce qu'il faisait des photos d'un gamin de 5 ans poussant le caddy de sa mère dans une rue du XVIème. Ça fait peur. On attend le récit de son aventure traumatisante sur son blog avec impatience ! Il fait vraiment chaud.
Aujourd'hui le travail sera plus ardu, je dois souffler la mort sur Les Ambassadeurs et je sens ma trompette se plier pour me montrer ce que je ne veux pas voir.