Travailler sur les modules interactifs de Nicolas Clauss me change de la galerie de peinture patrimoniale.
Le matin, j'avais terminé le Böcklin, voué à la stéréoscopie, en enregistrant des cordes à l'archet et en les faisant traverser le H3000 pour donner un effet Ligetien, quelque chose qui semble statique, mais qui avance inexorablement vers la mort, très présente dans l'histoire des arts. Ensuite, j'ai revu la partition du Monet, d'après une pièce composée avec Bernard Vitet il y a une quinzaine d'années, en choisissant un Bechstein échantillonné, nettement plus réussi que les clones de piano que nous utilisions alors. Cette fois la musique, si illustrative qu'on dirait un pastiche, est simplement triste, ce qui ravit Pierre Oscar. Heureusement, dimanche est marqué par la visite de Vincent Segal avec qui j'espère finir Le Lorrain et amorcer le Chirico, deux partitions nerveuses extrêmement différentes. De toute manière, chaque partition sonore, chaque film, obéissent à leur logique propre, un tour de magie audiovisuel que nous tentons de renouveler sans jamais recommencer le même tour, si ce n'est sur eux-mêmes, puisque ce sont tous des boucles.
Nous avons donc entamé la réalisation du quatrième épisode de 2025 ex machina. Encore des boucles, mais plus courtes ! Celles-ci ne dépassent pas 20 secondes, tandis que les films du projet dont le nom est tenu secret dépassent souvent les 4 minutes. Nicolas intègre les sons que je lui envoie au fur et à mesure et nous effectuons les réglages fins au téléphone. Cherchant comment donner un rythme naturel à ma musique, quelque chose qui ait à entendre avec le rubato de la vie, j'ai l'idée de chanter chaque séquence, de la traduire en signaux Midi pour pouvoir l'orchestrer ensuite avec quatre de mes machines. Cette méthode que je n'avais encore jamais expérimentée m'ouvre des perspectives passionnantes. Il ne me reste plus qu'à apprendre à chanter des accords et le gain de temps sera considérable !