Pourquoi faut-il toujours que les ennuis nous tombent sur la tête à l'instant où nous pouvons enfin nous reposer ? Suis-je naïf de croire que je vais pouvoir enfin me prélasser à la fenêtre !
Comme Jonathan m'apprend que le tapis qui recouvre toute la salle de bain est gorgé d'eau, nous découvrons que le flexible du mitigeur est fendu sur toute sa longueur. Nous avions évidemment commencé par changer les joints, mais l'eau chaude fuyait de plus belle. Coup de chance, voilà onze ans que je conserve au grenier un mélangeur tout neuf pour bidet qui s'adapte parfaitement au lavabo. Annie m'aide à l'installer, mais la chaudière ne veut pas repartir ! Enfin, je ne sais plus, j'appelle le plombier qui est en vacances, le chauffagiste qui me dit de ne pas m'affoler et d'attendre, je mets le tapis à sécher. En bas, Annie, grattant le mur du studio avant de le repeindre, s'aperçoit que la poutre qui tient la maison est bouffée par les bêtes, il n'en reste pratiquement rien. Espérons seulement que c'est ancien.
Hier soir je faisais des comptes. Pendant quelques jours j'ai cru être riche. Je me suis seulement donné les moyens de continuer. J'ai la chance d'avoir travaillé pour pouvoir payer les travaux. Tout ce que l'on a gagné s'évapore plus vite qu'il n'a fallu de temps pour l'amasser. Ceux qui n'ont pas les moyens de réparer ou de remplacer les appareils défectueux sont simplement encore plus dans la mouise.
Moralité : tant que les ennuis arrivent lorsque le travail est terminé, tant que l'on a gagné de quoi payer la casse, tant que l'on est encore là pour en parler, c'est que tout va bien.