Le boulanger de la place du Vel d'Hiv est parti en vacances. Charlie, le boucher, n'avait plus assez de clients pour rester ouvert. Le quartier est comme sinistré. Il ne reste que l'épicier, Ismaël. Pour le reste il faut enfourcher sa bicyclette. La rue est calme. Françoise filme les Gay Games à Cologne. J'ai presque terminé mon travail. Une dernière réunion sur les tableaux me retient à Paris et je n'ai plus qu'un petit film à sonoriser pour 2025. Le reste pourra se faire à distance : un texte à écrire sur les croisements entre les cultures, les disciplines, les espaces, etc. que m'a demandé Catherine Peillon pour le futur DVD des 38èmes Rugissants, mon activité quotidienne dans cette colonne, préparer les prochaines migrations de lapins, mais surtout reconstruire ma force de travail en me la coulant douce.
À la rentrée, je devrai attaquer la composition de mon nouvel album dont je souhaite avoir enregistré les bases avant Noël pour me concentrer ensuite sur les solistes pris en charge par Radio France. L'autre grand projet est ma collaboration à une nouvelle et excitante aventure avec le scénographe Raymond Sarti qui s'étalera sur deux ans. Je crois que nous n'avons rien fait ensemble depuis Jours de cirque au Grimaldi Forum à Monaco il y a huit ans. L'année se présente sous le signe du voyage, dans le temps, passé et futur, avec mon disque, et dans l'espace grâce au concours remporté par notre équipe, avec Saint-Nazaire comme port d'attache et l'océan en perspective, du moins virtuelle.