L'arrière grand-père de Françoise, celui qui joue le rôle du gamin dans L'arroseur arrosé des frères Lumière, Léon Trotobas, faisait paître ses deux chèvres le long de la voie ferrée départementale jusqu'à un terrain abandonné au Grand Séchoir, le Sécadou en provençal. Les riverains lui faisant tracas de son squat animalier, Léon, décidé de ne pas se laisser faire, l'acheta pour une bouchée de pain et planta des piquets pour ses chèvres. Jean-Claude me dessine le huit qui permettait à une chèvre de tourner autour du piquet. Avec le temps, La Ciotat s'étendit et le demi hectare se retrouva en pleine ville ! À l'occasion du mariage de sa fille et du futur maire communiste de la ville à l'époque des chantiers navals, Georges Romand, Léon construisit la petite maison carrée. Beaucoup plus tard, les parents de Françoise y plantèrent leur mobil home jusqu'à faire construire une seconde maison dix ans plus tard. Le jardin extraordinaire traversé par des ribambelles de canards doit donc son existence à un coup de colère d'un électricien des frères Lumière à qui les bourgeois refusaient d'y voir brouter ses chèvres.