Certains collègues ont cru déceler de la mégalomanie au vu des portraits de ma tronche dans la section biographique de mon site. Ils se trompent. Je n'apparais qu'une seule fois sur la pochette d'un de mes disques et mes portraits ne sont qu'un échantillon de photos libres de droits que je suggère de télécharger à quiconque me demande une photo pour m'éviter d'avoir à la choisir et à leur envoyer.
Un très bon ami m'avoue, un peu ennuyé, que certaines de ses relations me prennent donc pour un mégalo. Ce ne sont évidemment aucun de mes proches, qui me connaissent et savent faire la part des choses entre le petit gars au quotidien et l'homme public.
Il est hélas vrai que j'ai toujours besoin de me justifier (sic), défaut inhérent à mes origines musicalement autodidactes et à la nature anticonformiste de mes créations, artistiques ou culinaires. La fâcheuse tendance à l'auto-promotion fut entamée il y a fort longtemps quand il fallut bien que quelqu'un fasse le boulot, même si c'est maladroit et risque de jouer de mauvais tours. La mégalomanie est une pathologie consistant en un désir excessif de gloire, de puissance ou l'illusion qu'on les possède. Le désir de plaire est banal chez un artiste. C'est d'autant plus louche lorsque l'on choisit de créer ses propres formes, s'éloignant sciemment d'un succès facile. Affirmations ou illusions, il ne reste plus qu'à apporter les preuves de ce que l'on avance. Lorsque l'on pète plus haut que son cul il suffit de monter sur un tabouret pour rattraper l'effluve ou bien perdre la face. Vers vingt ans j'ai su que j'aurais du mal à imposer mes vues et qu'il fallait donc laisser des traces qui prouvent faits et dates. J'ai ainsi fondé le label de disques GRRR en 1975 et archivé sons, images, textes, presse, etc. en prévision des critiques et doutes qui ne manqueraient pas d'apparaître chemin faisant. Et pas qu'émanant des autres !
Que mes détracteurs ou les dubitatifs s'intéressent plus sérieusement à mon travail dont une partie est déjà accessible pour peu que l'on s'y penche. Bientôt sera gratuitement mis en ligne un nombre considérable de pièces musicales enregistrées pendant les quarante dernières années. J'en ai déjà numérisé 220 qui n'attendent que le feu vert du webmestre Jacques, soit plus de 35 heures ! Il n'y a pas que des chefs d'œuvre bien évidemment, mais toutes témoignent d'une intense activité et la profusion de mes idées. Je comprends que l'on n'y soit pas sensible et n'y vois aucun inconvénient. Heureusement plus je vieillis plus mon potentiel de crédibilité augmente. La route est encore longue. Lorsque j'essayai de convaincre ma propre fille en étalant la presse dithyrambique et la liste des prix qui me furent décernés, elle me répondit gentiment que j'avais dû les droguer ! Y voir d'autre part l'expression d'une revanche est tout à fait correct. J'en ai bavé des ronds de chapeau, particulièrement à mes débuts. Je ne peux m'empêcher de penser aux individus qui m'ont conseillé d'exercer un autre métier alors qu'eux l'ont quitté il y a belles lurettes ni aux succès que j'ai remportés à ma néanmoins très grande surprise.
Pour donner du grain à moudre aux médisants ou aux jaloux je conseille le billet Orgueil que j'eus la faiblesse d'écrire un jour de colère. Avoir la grosse tête en la gardant froide me paraît plus dynamique et encourageant que de flipper dans son coin comme un rat mort :


J'ai choisi. Si j'avance quelque vantardise qui vous paraît exagérée, n'hésitez pas à me la signaler. Je promets de répondre à toute allégation sérieuse en apportant des preuves ou en me confondant en excuses pour rétablir la vérité, s'il en est une seule et unique, ce dont je doute évidemment. Tenir un journal quotidien sans faillir malgré des variations d'humeur et un emploi du temps souvent délirant, y raconter sa vie, produire une œuvre multiforme, publier des réflexions sur toutes sortes de choses exposent forcément à la critique. C'est bien fait pour moi, je l'ai cherchée. Elle m'a toujours fait progresser, mais certains billets, comme celui-ci, me dépriment de les avoir écrits.