Depuis que nous avions coupé le conifère qui avait rendu l'âme, je ne savais plus quoi faire au fond du jardin. La prolifération du reste de la végétation et l'absence de soleil à cet endroit empêchent les plantes d'y pousser. Anny avait suggéré de poser un grand miroir à plat sur la terre comme une mare qui réfléchirait le ciel ou encore de commander un trompe-l'œil à un peintre. J'ai toujours adoré les illusions d'optique et les murs peints au kitsch ensorceleur. Grâce à Raymond dont le carnet d'adresses ressemble au générique d'une super-production, Francis Gimgembre est entré en scène pour créer un bout de plage derrière le mur écroulé que j'avais imaginé. C'est si réussi que l'on croirait le mur en crépis de chaque côté du trou réalisé également par ses soins. Assisté par Sylvie, Francis a donné du relief aux briques, fait pousser un palmier, préparé l'embarcation qui nous emportera vers d'autres rivages en nous offrant de nouvelles perspectives. Désormais à Bagnolet nous avons vue sur la mer.