À celles et ceux qui, avec raison, se méfient des machines je répondrai que les êtres humains ne valent guère mieux, d'autant qu'ils sont les concepteurs du monde mécanique où nous évoluons. N'y a-t-il d'autre logique que celle de nos cerveaux exploités pour leur servilité plus que pour leur potentiel critique ?
Comment expliquer les spammeurs qui infestent, empestent et infectent les commentaires de mon blog par tombereaux alors qu'au-dessus du bouton d'envoi j'ai spécifié dans les langues qu'ils utilisent :
Aucune PUBLICITÉ ne sera publiée
ADVERTISING won't be published
SPAMMERS, STOP SENDING... ?
Mais rien n'y fait. Chaque matin je découvre une trentaine de messages idiots que je ne mettrai pas en ligne puisque la console d'administration permet de filtrer les indésirables, vendeurs de chaussures ou de montres. Il est possible que le code, appelé captcha, censé éviter les spams automatiques ne soit plus opérationnel. Jusqu'ici il était a priori impossible aux robots pollueurs de répondre à une question visuelle faisant appel à une logique même rudimentaire, mais les obstinés ont peut-être trouvé le moyen de contourner l'obstacle, à moins que la main d'œuvre exploitée du tiers monde soit si lobotomisée par les tâches automatiques que cela prendrait plus de temps d'assimiler l'absurdité de leur obstination que de remplir la case vide.
Ma perplexité n'a d'égal que mon énervement devant la déshumanisation des individus et la médiocrité des systèmes de rentabilité. À partir de là interrompez votre lecture si vous ne voulez pas être étranglé par le nœud coulant de la narration méticuleuse de la bêtise faite homme.
Je me suis déjà ouvert ici des mystères du transport de marchandises. Chaque expédition ou réception de lapins en plastique, soit trois flight-cases d'un total de 150 kilos, donne lieu à une nouvelle péripétie. Cette fois UPS est hors de cause, puisque lundi dernier notre contact allemand charge DHL de nous rapporter le clapier. Arrivé mercredi matin à Paris, j'apprends vendredi que les flights sont en rade, car le transporteur n'a pas mon téléphone et ne peut me prévenir de la livraison. Mon numéro est évidemment écrit partout sur leurs parois ! Dans l'impossibilité de joindre DHL à Paris (leur site est si mal conçu que je vous livre solidairement leur standard récupéré en Allemagne : export 01 64 62 32 10 et import 01 64 62 32 14), leur succursale münichoise fera le joint. Si je ne m'étais pas inquiété nos bestioles seraient toujours enfermées dans quelque entrepôt à se geler les oreilles. Promesse de livraison est faite pour lundi matin et, en effet, à midi moins dix le chauffeur me prévient qu'il sera là dans dix minutes. Et puis rien. Deux heures plus tard la pause déjeuner est terminée. Le téléphone de la responsable est toujours sur répondeur et sa boîte est pleine, gag récurrent depuis plusieurs jours. Après cinq coups de fil à Augsburg j'apprends finalement que le camion a été empêché d'emprunter ma rue par des automobiles mal garées. Croyez-vous qu'il aurait pu me rappeler ? Je fais un scandale et le livreur revient du Raincy pour me refaire le coup du goulet. Cette fois je lui dis de ne pas bouger pour qu'Antoine et moi le rejoignions avec la Pépite et y transvasions le contenu. Comme je ne comprends pas son incapacité puisque des semi-remorques déchargent régulièrement à vingt mètres de chez nous, le chauffeur m'explique que son GPS avait beau être très clair la rue est trop étroite. Il n'a pas eu l'idée d'emprunter la suivante ou de faire le tour par l'autre côté. On ne contredit pas un GPS pas plus que l'on insulte Dieu.