Je reprends le journal de notre voyage en Asie réalisé en janvier... Sixième chapitre.
Que des rongeurs fassent la java au-dessus de nos têtes, nous empêchant de dormir, peut être contrariant, mais Françoise n'apprécie pas du tout qu'un gros rat lui tombe du faux plafond tandis qu'elle accroche son sac à un clou. Je vois l'animal galoper sous le lit, mais le temps que je tourne la tête vers ma compagne il a déjà disparu comme par enchantement. Il n'existe pourtant aucun trou dans le plancher de bois. Les jeunes Thaïs de la réception arrivent avec un chat qui, après avoir fait plusieurs fois le tour de la chambre, ira se prostrer derrière la cuvette des cabinets ! Comme nous insistons nous passons exceptionnellement la nuit dans un autre bungalow. Le lendemain matin, Françoise se met en quête d'un endroit moins exposé. Dans le resort (hôtel) d'à côté tout le monde est affairé à chasser un serpent grimpé sur la terrasse ! À tout prendre nous gardons notre rat pour les deux nuits qu'il nous reste à passer avant de regagner la terre ferme.
Coup de théâtre le lendemain soir. Des amis québécois nous ont acheté une assiette de glu au milieu de laquelle nous avons placé quelques cacahuètes grillées. Un gros rat s'y est collé les pattes et se débat comme un beau diable, hésitant nerveusement entre le fuite et le butin, trimbalant avec lui le piège tragique. Je rate le premier coup de gourdin. Je le fais couiner au second et l'achève au troisième avant que Françoise ne me rejoigne. Cela ne me plaît pas du tout. J'arrête là mes activités criminelles car, sinon, le quatrième coup aurait été destiné au DJ d'à côté, adepte des sub-basses minuit très largement passé. Le matin, j'aperçois le museau du gecko que je soupçonne avoir été l'adversaire nocturne du gros rongeur.


L'atmosphère est devenue lourde et humide. L'horizon s'est dégagé laissant apercevoir la Birmanie derrière les bateaux de pêche, énormes araignées d'eau au milieu de leur toile. Nous dégustons leurs calamars au barbecue. Nous avons dégotté une gargotte derrière l'hôtel où tout est délicieux et moitié prix de celles installées sur la plage. Une petite dame sous un parapluie qui la protège du soleil, ici la peau blanche est le nec plus ultra, passe proposer du riz gluant à la banane entouré d'une feuille de bananier. Dès qu'il fait un peu trop chaud nous allons piquer une tête dans les vagues, cette fois sous la pluie. mais nous nous faisons picorer par le plancton. Cela change un peu des sun flies, petits insectes énervés qui ont couvert Françoise de petits boutons et du crabe de terre qui l'a pincée en passant.