Un soir à Kompong Chhnang j'ai réalisé une série de photographies sur une nuée d'insectes. C'est le genre de bestioles que l'on préfère voir en peinture que de les entendre vrombir à vos oreilles en plein milieu de la nuit. J'allume brusquement pour localiser le vampire. J'éteins. Je rallume. Je claque. Je serviette. Badigeonnage à l'Insect Écran. Rampage sous moustiquaire. Tous les moyens sont bons selon les endroits et les ressources. Parfois on se réveille boursoufflé, parfois les yeux gonflés de fatigue. D'autres fois l'on ressent un sentiment de victoire alors que l'on a occis un animal qui ne pensait pas à mal, mais voulait simplement se nourrir. S'il ne risquait pas de nous refiler une saloperie et que son anesthésiant ne démangeait pas on se laisserait peut-être aller à jouer à True Blood.
Rentrés à Paris depuis un mois, nous ne comprendrons pas comment hier soir, malgré le climat hivernal, un moustique pouvait avoir l'audace de vrombir autour de nos oreillers ?