C'est bientôt le temps des cerises. Les merles se moquent du vent qui souffle comme de la poussée du Froid National. On raconte que les oiseaux n'apprécient pas les bambous, or les moineaux passent leurs journées à jouer à la balançoire sur leur faîte tandis que la merlette a construit son nid dans un faisceau serré de chaumes. Parfait, les feuilles sont étanches. On aperçoit la masse sombre, mais je ne peux m'approcher sans la déranger pendant qu'elle couve. À moins de deux mètres du sol, elle n'a rien à craindre du chat qui ne pourrait ni pénétrer dans le buisson serré ni escalader les tiges trop fines. Voilà des années que je me demande où les merles vont se nicher. Nous craignons seulement l'envol des petits, moment de très grande vulnérabilité. Sur la terrasse un rouge-queue passe derrière la merlette, histoire d'annoncer la couleur ou de finir les restes.