Inspirer, souffler. La gymnastique quotidienne m'évite de me coincer le dos. Inspirer, souffler. La danse m'apparaît comme un truc intellectuel qui n'a rien à voir avec la dépense d'énergie. Inspirer, souffler. Ce qui suit semblera du charabia aux néophytes, mais je continue à privilégier le discours de la méthode aux recettes jalousement gardées. Inspirer, souffler. Transmettre ce qui m'a été donné, partager mes recherches font partie d'une histoire qui risquerait de se perdre si je n'en prenais le temps.
Voilà des années que je me demande quoi enregistrer pour remplir la troisième et dernière banque de sons du Tenori-on, 125 des 128 programmes de l'instrument électronique étant inamovibles. Lorsque j'avais acquis mon premier Tenori-on j'avais choisi la voix de ma fille Elsa (que je viens d'aider à rajeunir son site) et des sons percussifs fabriqués avec mon synthétiseur Ensoniq VFX-SD. L'embarras du choix m'avait empêché d'aller plus loin. Devant donner la réplique aux chorégraphes/danseuses Claudia Triozzi et Sandrine Maisonneuve samedi prochain au Triton, j'ai sélectionné des instruments où le geste fait partie du jeu comme le Theremin et la Mascarade Machine. N'étant pas un virtuose de la percussion corporelle, enregistrer ma respiration m'apparut le bon choix. J'ai fait des ah et des ho, des pah et des shhh pour remplir les seize pas de l'échantillonneur. Le résultat ressemble à ce que j'imaginais, un truc alerte fonctionnant bien en rythmique. La voix est un instrument très meuble qui permet de tester rapidement les idées les plus abracadabrantes. En plus c'est toujours amusant de faire du bruit avec sa bouche.
À la lecture du billet de lundi, Éric Vernhes a proposé d'ajouter un jack à la Crackle Box pour la brancher sur le pédalier qui sert déjà au Theremin. Comme tout sera improvisé je fourbis mes timbres en n'oubliant pas les instruments acoustiques aux qualités visuelles tels les rhombes et le ZubeTube. Oserai-je emporter mon violon ? Je disposerai des microphones un peu partout dans la salle pour pouvoir intervenir où cela me chante. Vincent Segal jouera de son violoncelle classique plutôt que de l'électrique, nous évitant toute surenchère amplifiée. Inspirer, souffler. Tu parles !