Paris, dans quelques décennies. La ville est tentaculaire, en proie à l’insécurité et à l’insalubrité. Alors qu’émergent, à sa périphérie, des îlots de luxe pour privilégiés, les quartiers pauvres sont sous la coupe des réseaux mafieux ; les services publics ont disparu, laminés par les intérêts privés. Polar, science-fiction ou, plus brutalement, anticipation de ce qui nous attend à nous laisser bercer par les chimères de la social-démocratie, Serenitas de Philippe Nicholson est un passionnant roman, fiction dont nous reconnaîtrons les racines vénéneuses tous les jours dans le journal. La dette des États laisse imaginer de terribles scénarios, mais les pires risquent de se vivre dans le réel. Les voix qui s'élèvent contre les versions officielles de l'information sont souvent seules, ou du moins éparpillées, telle celle du héros solitaire du bouquin pris dans les mailles du filet. Un soir d’hiver, alors que Fjord Keeling, journaliste au National, a rendez-vous à Pigalle avec un contact qui n’arrive pas, une bombe explose dans la pizzeria d’en face. Douze morts. Fjord était là. Un détail l’a frappé: aucun policier ne circulait dans cette zone habituellement sous haute surveillance. Très vite, le gouvernement, relayé par la presse, accuse les narco-gangs qui gangrènent la capitale et y déversent une nouvelle drogue, la D23... (Carnets Nord, ed. Montparnasse).
Ce matin, Lors m'envoie l'intéressante interview de René Balme, maire de Grigny, accusé du conspirationnisme et d'antisémitisme par Rue89, le site racheté par le Nouvel Obs. Il évoque sa démission récente du Parti de Gauche, la démocratie participative dans sa ville ou les sujets tabous qu'il est dangereux d'aborder sous peine d'être affublé de qualificatifs aussi diffamatoires qu'absurdes.
La date est bien choisie, non ?