Crise, mon œil ! Travail, mes oreilles ! Désir, mes lèvres ! Intuition, mon nez ! Recherche, mes lunettes ! Course, mes doigts sur le clavier ! Je convoque tous mes sens pour faire avancer nos affaires malgré les coupes sombres qui plombent le paysage culturel. La léthargie ambiante n'a pas voix au chapitre si nous nous groupons pour faire face au cynisme et à l'incompétence. Tous les secteurs sont touchés. La peau de chagrin est portée en étendard. Tous les jours j'invente quelque chose. La nuit mes rêves ressemblent au réel, mais chaque fois un petit décalage les range au rayon des désirs inassouvis. C'est bien. Le ciel est gris, mais mon cœur est radieux. Par mes vêtements j'affiche mes peintures de guerre, dynamitant les tentations à l'abattement. On ne baisse pas les bras. On ne les lève pas non plus. On les envoie droit devant. Direct du gauche. L'ennemi ne s'y attend pas. Il n'y croit pas. On a beau étaler les preuves, ils disent que ce ne sont que des rumeurs, ils font semblant, semblant de vivre. Je regarde la pluie et je l'aime. Le soleil brûle ma peau, si je veux. J'attends la neige, le vent, la tempête, j'attends le silence.


Pendant ce temps-là je confectionne un petit site pour le spectacle Dépaysages, un film de Jacques Perconte qu'il travaille en direct tandis que nous improvisons sous l'écran. Le 21 mars nous devrions être à Clermont-Ferrand pour Vidéoformes avec le sax-clarinettiste Antonin-Tri Hoang et la bassiste Fanny Lasfargues. Le 9 juin ce sera à Pantin pour Côté Court, le violoncelliste Vincent Segal sera de retour d'une tournée de plus d'un mois aux États Unis. D'ici là il y aura beaucoup d'autres festivités...