C'est flou. D'abord parce que je n'ai pas ralenti pour ne pas gêner la circulation. Sur le périphérique il suffit d'un accident sur la voie inverse pour que les curieux provoquent un gigantesque embouteillage. Ensuite c'est la réponse à la question que tout le monde se pose en voyant la voiture les quatre roues en l'air. Comment réussir ce tour de force ? Sur la route vers l'École des Arts Décos, où je supervise le son d'une étonnante installation sur laquelle je reviendrai, je descendais hier l'avenue des Gobelins lorsque j'ai vu les premiers secours s'affairer à la portière ouverte sur le ou les passagers. J'espère n'avoir pris aucun risque en appuyant sur le déclic sans viser.
À Paris ce sont les piétons qui sont le plus touchés par les accidents mortels, suivis par les cyclomoteurs. Si les automobilistes ne sont pas épargnés, ce sont étonnamment les cyclistes qui s'en sortent le mieux, même depuis l'avènement des Vélib' dont les utilisateurs conduisent parfois en dépit du bon sens. L'insouciance des jeunes et le gâtisme des vieux les jettent sous les roues des automobiles tandis que les cyclistes sont conscients de leur fragilité. Les chiffres racontent que sur les routes de France un mort sur trois est dû à l'abus d'alcool, un sur trois à l'endormissement, un sur cinq à la vitesse, un sur dix à l'utilisation d'un téléphone au volant, mais 92% sont des hommes et 71% des accidents mortels ont lieu la nuit sur des départementales.