Né en 1966 en République Populaire de Chine, à Huhehuote en Mongolie Intérieure, Sun Sun Yip, fraîchement arrivé de Hong Kong où ses parents s'étaient réfugiés en 1973 après de terribles désillusions sur la révolution culturelle, découvrait Paris comme des millions d'autres immigrés avant et après lui. Nous sommes en 1989 et la bourse qu'il a obtenue lui offre un hôtel luxueux pendant le premier mois. Décidé à s'installer dans la capitale, il déménagera ensuite un nombre incalculable de fois, à la recherche d'un abri. Quatre ans plus tard, la première galerie à accueillir son travail est l'Association Culturelle Franco-Japonaise de TENRI, située aujourd'hui près du Châtelet. Exactement vingt ans après, Sun Sun Yip y expose L’âge d’or, rassemblant des œuvres récentes, grands tirages photographiques, sculptures et peintures où les formes semblent se transformer sous nos yeux. Un reflet involontaire projette par terre cet enchevêtrement de lignes lumineuses dont la fixation sur leur support ne peut arrêter le mouvement. Face à ces révolutions où la vie recommence inexorablement lorsque s'achève un cycle, ses crânes célèbrent la perpétuité des vanités. Sun Sun Yip écrit : "Il est impossible pour moi de rester indifférent face aux inégalités sociales, aux systèmes politiques méprisants, aux misères et aux guerres... Cependant j'ai choisi de ne pas exprimer mes colères de manière évidente dans mon art. Je préfère proposer une vision de l'humanité comme faisant partie d'un ensemble beaucoup plus vaste. Cette conception est proche de la philosophie taoïste, une pensée ancienne de 2000 ans qui évoque les règles invisibles de l'univers et l'évolution infinie de la vie..."

Jusqu'au 1er février, lundi 12h-20h, mardi-vendredi 10h-20h, samedi 10h-18h30, le dernier jour seulement jusqu'à 16h, 8-12 rue Bertin Poirée, 75001 Paris.