De quoi devenir folle si elle ne l'était déjà. Dans un thriller psychologique réglé comme du papier à musique Otto Preminger martyrise une jeune américaine dont la petite fille a disparu de manière incroyable. Il filme Londres en 1965, la nuit à Soho, une clinique de poupées, de hauts murs qui enferment le suspense, un jardin vénéneux... Est-ce pour la signification de leur nom qu'il choisit de faire jouer trois chansons aux Zombies présents à l'écran ? Qu'est-il donc arrivé à Bunny Lake ? Comme le lieutenant Newhouse interprété par Laurence Olivier on arrive à douter de son existence. Quel secret cache cette drôle de famille où le frère soutient la fille mère, situation encore suffisamment scandaleuse à l'époque pour que le doute nous étreigne ? Doit-on remonter à leur propre enfance pour comprendre ?


L'énigme de Bunny Lake is Missing se cache comme ces petits bouts de papier déchirés dans le magnifique générique de Saul Bass qui a également réalisé l'affiche du film. Dans les années 60 la psychanalyse était un des éléments moteurs du cinématographe. Le film de Preminger se regarde avec les yeux de Psychose ou Lilith lorsque la frontière entre la folie et la poésie s'effaçait sous les coups de l'imagination (DVD Wild Side).