À force d'extase on finit par léviter. Prendre de la hauteur ne ferait pas de mal. S'évader du plateau de jeu. Même revigorante, la monomanie de ces derniers jours est une passion dévorante. S'allonger à plat dos et regarder le ciel. Ce que sont les nuages. Champ. Contrechamp. J'apprends à plaquer ma colonne au sol. La clef ? L'étirement. Du bout de l'orteil à la pointe du cheveu. Cela va loin. L'éther. Je suis aux anges. Hé ho je suis là, tu me vois pas, là, tout en haut ? La grande roue se fige. Deux petits points rouges. Vue sur la vie. C'est bon de croire qu'on n'a rien à faire et que l'on ne fera rien ! Doucement redescendre.


Vague illustration de ce que je racontais dans le premier paragraphe, Che cosa sono le nuvole? (Ce que sont les nuages ?) est un mes courts métrages préférés. Pier Paolo Pasolini a tourné ce sketch en 1967 pour Capriccio all'italiana avec Totò (Jago), Ninetto Davoli (Otello), Laura Betti (Desdemona), Franco Franchi (Cassio), le chanteur Domenico Modugno... Sans sous-titres il reste le spectacle de marionnettes. Shakespeare. Je ne me lasse non plus jamais de deux autres sketchs de Pasolini, La Ricotta tiré de Rogopag et La Terre vue de la Lune (sic) tiré des Sorcières... Rapports de causes à effets, je suis imprégné de Carambolages (voir précédents articles) !