Le parcours musical de l’exposition Carambolages s’appuie sur la mise en espace des œuvres, chaque cimaise bénéficiant d’une ambiance sonore qui lui est propre. 27 ont ainsi été dénombrées avec Jean-Hubert Martin, incluant « le mur des réinterprétations » entre les deux étages.
Chacune de ces ambiances met en situation la série d’œuvres de la cimaise, offrant à chaque visiteur muni de son smartphone et d’un casque audio de vivre une expérience immersive axée sur la sensibilité. Les choix musicaux et sonores sont complémentaires plutôt qu’illustratifs, laissant à l’imagination de chaque visiteur la liberté de vagabonder.
La continuité sonore joue de l’alternance dramatique tension/détente en encourageant les surprises. Certaines évocations peuvent paraître évidentes, d’autres, plus énigmatiques, sollicitent l’imagination de chaque visiteur. L’effet Marabout, Bout de ficelle… se niche dans des détails renvoyant les séquences les unes aux autres.
Ces ambiances sonores peuvent être purement musicales (j'en ai enregistré quelques unes en compagnie du violoncelliste Vincent Segal et du saxophoniste-clarinettiste Antonin-Tri Hoang), bruitistes (reconstitutions en studio), paysagères ou documentaires (field recording avec traitement électroacoustique).
Techniquement elles sont constituées de boucles stéréophoniques d’environ 1 minute 30 chacune.
Le résultat final est une suite musicale tels les tableaux d’une exposition dont la seule logique est celle de l’imaginaire.


Dans le cadre de ce discours de la méthode que j'ai toujours pratiqué, j'aurais aimé justifier mes choix artistiques, mais cela risquerait de désamorcer les effets de surprise et d'interprétation de chaque visiteur. De même que les titres des œuvres défilent sur des écrans après que l'on ait pu les admirer, donc sans influencer son approche, je reviendrai probablement sur la mienne lorsque l'exposition sera terminée, dan,s quatre mois !
L’application gratuite pour smartphone (iOS et Android), téléchargeable sur le site du Grand Palais et à l'entrée de l'exposition, offre de naviguer par clavier, liste ou plan de l’exposition. La suite des 27 étapes du parcours musical peut ensuite être réécoutée à la lecture du catalogue en suivant les références indiquées sous chaque séquence musicale de l'application. Si vous ne possédez pas de smartphone vous pouvez tout de même en écouter l'enchaînement sur le site de la RMN ou sur drame.org. Mais pour en profiter au Grand Palais pour lequel elle a été conçue, n'oubliez surtout pas vos écouteurs !

Articles précédents sur Carambolages : 1. Le regard / 2. Synchronisme et mp3 / 3. Suivez le guide / 4. Le parcours sonore / 5. Trois angles / 6. L'origine