L'accordéoniste Michèle Buirette est espiègle. Elle chante sa passion pour le jazz musette des années 30 en collant des paroles modernes à ses tubes sautillants. Ses histoires légères qui volent au vent renvoient à une époque où l'optimisme révolutionnaire flirtait avec le bonheur de vivre. C'est dire si l'on aurait bien besoin de s'en inspirer en ces périodes troubles où la manipulation d'opinion, les réformes les plus réactionnaires et les replis communautaires filent le mouron à la population. Ses paroles coquines et amoureuses dissipent les humeurs maussades en nous entraînant dans la danse. Lorsqu'elle ne compose pas elle-même, ou avec le guitariste Max Robin qui tient le rôle de directeur artistique, Michèle Buirette attrape Gus Viseur (Jeannette), Tony Murena (Passion), Jo Privat (Rêve bohémien, La Zingara), Django Reinhardt (Swing 42, Tears, Douce Ambiance) ou Sonny Rollins (Valse hot) pour nous raconter de petites histoires drôles et tendres : La grande bouffe, La plus bath des nanas, Le hommes de ma vie, Été 68, Ton moi et mon moi, Une fille de la ville, Parfum de révolution, La boîte à frissons, Cheveux au vent, Jean et Jeanne... Les virtuoses qui l'entourent se sont plu à jouer le jeu : Hervé Legeay à la guitare, Moïra Montier-Dauriac à la contrebasse, Elisabeth Keledjian à la batterie, Linda Edsjö aux percussions, Lucien Alfonso au violon, Antonin-Tri Hoang à la clarinette et au sax alto. Dans le joli livret Jean Rochard a écrit un très beau texte qui rend hommage à ces valses printanières. C'est vraiment bath !

→ Michèle Buirette, Swing Passions, GRRR, dist. L'autre distribution, sortie le 23 septembre.