Un journaliste de RFI qui a repéré un de mes articles m'inteviewe sur le blocage du Lycée Claude Bernard le 10 mai 1968. Il vient d'interroger des élèves de ce même lycée qui ignorent tout de ces évènements alors que la période est au programme des cours d'histoire. À l'écoute du petit sujet "Que reste-t-il de Mai-68 dans l'esprit des jeunes ?" je constate que William de Lesseux n'a rien conservé de mes réponses. Rien d'étonnant si j'en juge par son montage où le seul des jeunes de ce XVIe arrondissement qui semble savoir ce qu'il en est explique que "La philosophie qu'il y avait dans mai 68 est complètement dépassée parce qu'aujourd'hui on n'est pas obligé de faire des actions de blocage pour faire évoluer la société." Ben voyons ! Les autres qui assimilent Mai 68 à 1945 ont comme par hasard tous l'accent arabe. Tiens, tiens ! Le sujet se termine par un entretien avec Raphaël Glucksmann, le compagnon de Léa Salamé. C'est la meilleure ! Au téléphone j'avais bien senti que mon témoignage ne collait pas avec ce que ce pseudo journaliste attendait ; chaque fois que je disais un mot qui faisait sens il me coupait la parole. Il sera probablement félicité par sa hiérarchie.
Qu'apprend-on dans les écoles de journalisme ? Enfant, à l'écoute de mon père qui avait exercé ce métier, je pensais qu'il s'agissait de traquer la vérité, de rapporter des scoops. Lors des dix minutes annuels où j'allume un poste de télévision ou lorsque je lis la presse papier, j'ai plutôt l'impression de lire un communiqué du Palais de l'Élysée. On aura probablement confondu avec les cours de l'école hôtelière où l'on vous apprend comment servir, mais ici le plat est saumâtre...