De même que j'écoute tout et que je regarde des films de tous styles, je peux lire tout et n'importe quoi. Car comme disait JLG, "l'important, ce n'est pas le message, c'est le regard." En réalité je lis essentiellement sur liseuse, et ce pour m'évader du travail incessant qui me sourit et m'enchaîne. Je fais la même chose le soir en projetant des films, seul moyen qui ait fait ses preuves pour me déconnecter. Allongé, la liseuse est ce qu'il y a de plus pratique, à condition qu'elle ne tombe pas par terre, suite à mon endormissement. Ainsi j'ai dévoré plusieurs polars récents, Sœurs de Bernard Minier (Ed. XO), une nouvelle version de Sang Famille de Michel Bussi (Ed. Presses de la Cité) style chasse au trésor, Le poids du cœur de Rosa Montero (Ed. Métailié) dans un univers de science-fiction...
Chez ma mère, j'ai récupéré une quinzaine de livres en suédois pour enfants, très joliment illustrés, pour les offrir à Linda. L'exemplaire sur la photo est en allemand. Ils portent tous le tampon de mon père qui en était l'agent. Les souris ont la peau tendre est le seul San Antonio que j'ai conservé parce qu'il lui est dédié. Sinon, j'ai rapatrié des entretiens avec Cendrars, les trois Prévert de base (Paroles, Histoires, Spectacle, usés jusqu'à la tranche) et un petit Queneau sur la fête foraine.
À la naissance d'Eliott, Elsa avait offert à sa mère et à moi un petit fascicule à partager avec lui quand il aura grandi, Papi, Mamie et moi ! (Ed. Minus). Il y a le temps...
Sun Sun m'a prêté Une vie sans fin de Frédéric Beigbeder (Ed. Grasset), une petite fantaisie assez spirituelle sur la mort.
Et Frank Médioni m'a fait envoyer L'humour juif expliqué à ma mère (Ed. Chiflet & Cie). Il y a forcément des liens, entre l'humour et la mort, entre sa mère et lui, et avec la mienne ! C'est un réservoir inépuisable de blagues et de bons mots récoltés ici et là, dans les livres, dans les films, au cours des repas de famille, etc. Je regrette seulement que, malgré quelques tentatives de rassemblement, tout soit mélangé, du meilleur au pire, et plus déroutant, ashkénaze et séfarade. Or l'humour juif qui vient de l'est a peu à voir avec celui du sud, à l'image des différences historiques des deux communautés et de leurs usages. L'absence d'analyse sur les ressorts profonds de cet humour, spécificité culturelle néanmoins partagée, nous laisse dans l'effet mérité de l'instant, sans pouvoir en tirer la moindre leçon. J'ai mis plusieurs semaines à tout lire, mais la meilleure façon d'en profiter est probablement de l'ouvrir au hasard, de temps en temps, lorsque l'on recherche un moment de détente.
Cet après-midi, le seul livre dans lequel j'ai vraiment envie de me plonger est La fin de l'intellectuel français ? (Ed. de la Découverte) de l'Israélien Shlomo Sand dont la sortie m'avait échappé il y a deux ans. Vous saisirez certainement le rapprochement ! L'introduction est déjà passionnante. Hélas, comme souvent, mes bonnes intentions de farniente sont contrecarrées par les affaires courantes et les urgences, les conversations à trois sur le travail en cours et les dépannages de copains, le rendez-vous citoyen avec le Maire et la flemme...