Réveillé à 4h30, j'étais allé travailler avant de me recoucher pour un petit somme si jamais... Mais j'avais oublié la visite du ramoneur qui a sonné à l'instant-même où je piquais du nez. Deux cheminées. La chaudière qui me coûte les yeux de la tête en fioul et l'âtre dans lequel je peux cuire des sardines sans qu'aucune odeur ne pénètre dans la maison. À peine était il parti que le couvreur rapplique avec son fils pour le ravalement. Eux aussi je les avais zappés. À moins qu'ils ne m'aient pas confirmé quel jour ils débarqueraient. Serais-je quelque peu distrait ces jours-ci ? Pendant qu'ils attaquent les quatre faces de la maison au Kärcher je tâtonne parmi les couleurs du jardin, nuancier Chromatic. J'ai pensé qu'un bleu ciel irait bien avec la fresque d'Ella & Pitr. Bientôt, c'est le nom de leur musicien sans tête qui s'envole, a un short orange comme le mur d'enceinte, souligné d'un trait noir. La grille du château est bleue tirant sur le Klein. Prenant modèle sur le ciel authentique, j'hésite entre le bleu Malte, le bleu Midouze, le bleu Tinos et le bleu Célèbes. Le mieux est d'en parler avec la voisine d'en face qui l'aura sous le nez toute la journée et qui, de plus, est scénographe. Donc voilà, nous tombons d'accord sur le Célèbes, ni trop sombre, ni trop clair, ni trop violet... Les fenêtres resteront blanches comme le corps de l'ange aux ongles rouges. Son clairon est une feuille de cuivre. Les peintres tourneront donc minutieusement autour... De mon côté j'ai passé deux heures à débroussailler pour que le mur soit accessible. À midi la pluie et la grêle avaient descendu le parasol végétal de vingt centimètres. J'ai coupé ce qui dépassait. Quand ils auront terminé il ne restera plus qu'à relaver les carreaux ! En attendant je m'endors sur mon clavier...