Je devrais peut-être en faire autant. Le scénographe Raymond Sarti a entièrement réactualisé son site personnel.
En 2010, épaulé par Jacques Perconte, j'avais complètement repensé le mien qui datait de 1997. Conçu et réalisé à l'origine par Hyptique avec Étienne Mineur comme directeur graphique assisté d'Arnaud Dangeul, il avait fallu treize ans avant que je me décide, mais là cela ne fait que neuf ans que la nouvelle version est en ligne avec sa radio aléatoire et ses 153 heures de musique inédite. Chaque fois j'avais demandé un petit coup de main au plasticien Nicolas Clauss et ces dernières années Pat Joub en avait assuré la maintenance. La console d'administration est suffisamment bien conçue pour que j'en assume la mise à jour régulière.
Sarti, épaulé par le web designer Philippe Dubessay, a classé quelques centaines de documents en artsde la scène, décors de cinéma ou de théâtre, pour les expositions, les intérieurs et les paysages. J'écris Sarti, mais je devrais plutôt l'appeler Raymond, car je l'ai toujours considéré comme mon petit frère. Nous sommes amis depuis trente ans, depuis qu'il m'a été imposé sur le spectacle J'accuse que j'avais monté avec Un Drame Musical Instantané, l'acteur Richard Bohringer, la chanteuse Dominique Fonfrède et un orchestre d'harmonie de 80 musiciens ! Ahmed Madani, le metteur en scène, aussi doué que mon nouveau camarade, faisait partie de la corbeille de mariage. Le spectacle avait été filmé, mais je suis heureux de découvrir ici des photos dont j'ignorais l'existence...


En 1992 Raymond a réalisé la scénographie du K de Buzzati, toujours avec le Drame et Bohringer, puis Daniel Laloux. Il a commis nombreuses affiches, pochettes de disques, cartons d'invitation, vitrines, costumes pour notre groupe. De mon côté j'ai composé la musique et la partition sonore des expositions Il était une fois la fête foraine à La Grande Halle de La Villette, The Extraordinary Museum au Japon, Jours de cirque au Grimaldi Forum à Monaco, Electra à La Cité des Sciences et de l'Industrie, un atelier au département scénographie de l'ENSAD, etc. Notre plus récente collaboration fut pour moi un modeste environnement sonore au nouveau Conseil Général de l’Ile de la Réunion à Paris. Mais c'est une toute petite partie de l'œuvre de mon camarade.
D'autres projets sur lesquels nous avons planché n'ont d'ailleurs jamais vu le jour. C'est le lot des appels d'offres dont beaucoup sont pipés comme chacun sait. Aujourd'hui les commanditaires font plus attention au budget qu'aux aspects artistiques. C'est un peu partout pareil. L'économie de marché gagnant tous les secteurs d'activité, notre pays s'appauvrit doucement, mais sûrement. Heureusement qu'il continue à y avoir des artistes et des artisans qui ne sacrifient pas leur passion aux chimères du succès. Paradoxalement c'est en restant intègre que l'on a des chances de perdurer. Comme pour tout, le pire des risques est de n'en prendre aucun, et lorsqu'on est prêt à tout perdre, on a de bonnes chances de remporter la timbale.
J'ai toujours adoré la manière de travailler de Raymond, capable de s'adapter à n'importe quelle situation en inventant des cadres qui collent au sens sans sacrifier à la beauté des choses, et ce avec parfois les matériaux les plus simples...