Ce qui suit ne remet pas en cause le danger du coronavirus. Ce sont simplement quelques constatations et interrogations qui en découlent.
À la pharmacie, devant moi, une femme souhaite acheter du gel hydroalcoolique et un thermomètre frontal. La pharmacienne lui répondant que ces deux produits sont épuisés, la femme demande à ce qu'on lui en réserve. La pharmacienne lui explique qu'aucune réservation n'est envisageable, mais qu'il lui reste des thermomètres rectaux. La femme, dépitée, lui répond : "J'en ai déjà un, mais je vais en prendre un quand même, on ne sait jamais !".
Où s'arrêtera le virus de la paranoïa ? S'il est indéniable que cette méchante "grippe" peut être fatale majoritairement aux séniors déjà fragilisés par la maladie, le coronavirus est-il le monstre apocalyptique annoncé ? Comme d'habitude avec les manipulations d'opinion, on ignore la réalité de la pandémie, mais on peut juger de la manière dont les gouvernements s'en servent. Pour eux, c'est une aubaine. Non parce qu'elle va permettre de résorber le nombre des retraités à indemniser (voir Boris Johnson et son immunisation de groupe, prêt à sacrifier 500 000 Britanniques : « beaucoup de familles vont perdre des proches de façon prématurée »), mais la gestion de la menace fera accepter la crise économique mondiale qui nous pendait inévitablement au nez et que les puissants ne savaient pas comment nous servir. Le virus aura bon dos. Il y aura un avant et un après, comme le fut le 11 septembre 2001 ou, à un moindre niveau, le Plan Vigipirate. L'attaque sur le World Trade Center permit à Bush de faire voter les lois scélérates une semaine plus tard et d'envahir l'Afghanistan, puis l'Irak. En France voilà plus de 20 ans que la psychose des attentats est entretenue ; j'y pense chaque fois que je passe près d'une école maternelle devant laquelle il est interdit de se garer ! Avec le Coronavirus nous allons prendre l'habitude de fermer les frontières à telle ou telle population, nous accepterons les interdictions de rassemblements trop importants, etc. Notez que ces mesures seront prises pour notre bien ! L'important n'est pas que les migrations climatiques et politiques ou les manifestations de colère des opprimés soient jugulées, mais que ces choix soient acceptés, entérinés par l'opinion publique.
En regardant la photo des chaises vides que j'ai prise dans un blockhaus roumain construit du temps de la Guerre Froide, j'ai pensé à Kafka et au film La route parallèle de Ferdinand Khittl. Pourtant, c'est juché sur un tabouret que l'auteur du Château lisait son roman en public, s'étranglant de rire. Et les protagonistes du film allemand achevé en 1962 ne comprenaient pas ce qu'on attendait d'eux et apprenaient trop tard l'enjeu dont ils étaient victimes.
On ferme tout, mais interdira-t-on les attroupements de brutes casquées qui dépassent largement la centaine ! Comme beaucoup, je n'ai pas compris que les élections municipales soient maintenues. J'irai voter avec mon stylo et j'appuierai ganté sur le bouton puisqu'à Bagnolet c'est informatisé. Pour s'insurger, reste l'espace virtuel où je m'exprime encore sans risque. Sans risque d'attraper une mystérieuse maladie létale. Mais on y lit aujourd'hui n'importe quoi.
Car "en même temps", le pouvoir tente de faire taire ce qui remet en cause le discours officiel sous prétexte de fake news, avec la complicité des opérateurs que sont, entre autres, FaceBook, YouTube ou Google. Or l'État est le premier fournisseur de ces fake news ! Et lorsque j'écris l'État, je ne parle pas seulement de notre pays, mais de presque tous les États de la planète aux mains d'une mafia bancaire internationale servant les intérêts d'un tout petit nombre d'êtres humains. Humains, j'en doute. Des animaux dénaturés plus certainement, comme les appelait Vercors ! Certains m'imagineront complotiste, comme si Edward Bernays n'avait pas cyniquement inventé la société de consommation, que les services secrets de tous les pays étaient là seulement pour faire fantasmer les amateurs de romans d'espionnage, que l'industrie pharmaceutique n'était motivée que par une honnête compassion. Le complot n'est jamais l'évènement, mais son exploitation par le pouvoir.
La Bourse dégringolant, les petits épargnants vendront à la baisse et les gros magouilleurs rachèteront au plus bas. La peur est toujours mauvaise conseillère. La panique fait bizarrement vider les rayons de papier hygiénique, de pâtes et de riz. En 1968, c'était le sucre. Pendant ce temps, on ne pense pas aux migrants qui se noient, aux populations déplacées qui se meurent, aux millions de victimes de la famine, aux Gilets Jaunes qui se serrent la ceinture en fin de mois, à l'incompétence de ceux et celles qui nous gouvernent. L'ennemi est ailleurs. C'est un alien. Comme jadis le juif ou le communiste. L'ennemi est petit, sournois. L'ennemi est partout. Chez vos voisins. Dans votre propre famille. Le virus est en nous. Comment ne pas se méfier de tout et de tous. C'est ainsi que se façonnent les opinions de masse et que mutent les sociétés...