Me livrant aux joies du rangement, je découvre que de nombreux plastiques qui recouvraient les jaquettes de DVD partent en poussière. J'avais déjà constaté que la mousse à l'intérieur des valises ou celle des bonnettes de microphones se désintégraient. Le biodégradable existe donc, mais pas là où il s'annonçait. Par exemple, les sacs de la Fnac caca d'oie qui datent de plus de vingt ans sont nickel, à moins d'avoir été sur le trajet d'un escargot. Les gastéropodes avaient bien dégusté ma carte d'électeur ! Je me demande si la poussière de plastique ou de mousse est toxique ou allergène, mais la poudre ou les petits bouts cassants comme une feuille de riz ne m'inspirent pas confiance.
Dans le genre "date de péremption", les CD, DVD, CDR, DVDR résistent plutôt bien, même si leur longévité n'est pas celle des disques en vinyle. Pour les plus anciens 78 tours, il arrive que la fine pellicule de gomme-laque noire (shellac en anglais) se décolle. Il s'agissait d'une substance obtenue à partir de la sécrétion de cochenilles, des insectes du Sud-Est asiatique, à laquelle on ajoutait de l’ardoise en poudre et quelques gouttes de cire. La base était en coton proche du papier de Manille. Le shellac est encore utilisé dans l'industrie alimentaire (bonbons), les peintures et vernis, et en parfumerie (mascaras, rouge à lèvres, eyeliners, laques à ongles brillantes) ! Peut-être pourrait-on sonoriser ce genre de maquillage en gravant dessus quelques microsillons ?
Si l'on apprécie les mutations, rien ne vaut les aliments frais qu'on laisse pourrir. On ne peut pas s'empoisonner avec des légumes ou des fruits pourris, mais le goût n'est pas génial ! Par contre tout ce qui est animal est fortement déconseillé à partir du moment où cela tourne de l'œil et même bien avant. De toute manière je n'avais pas l'intention de lécher mes disques ni mes boîtiers de DVD, et peu de natures mortes trouvent grâce à mes yeux. Quant au sympathique verset 19 du chapitre 3 du Livre de la Genèse, j'y ajouterai que nous ne sommes que poussière d'étoile et puisqu'il faudra bien retourner au cosmos, alors autant le faire la tête haute, sans peur et sans reproche. J'ai failli écrire sans beurre et sans brioche, mais ça c'est avant qu'il faut y penser. Atomiquement vôtre.