Vous aurez probablement remarqué que depuis le début de la semaine, je n'ai publié que des archives de mon blog, commençant par les plus anciennes datant de 2005. J'ai choisi d'y adjoindre des articles plus récents en remontant le cours du temps lorsque j'avais écrit plus tard sur le même sujet. J'ai également ajouté des liens hypertexte absents à mes débuts de blogueur, ainsi que des films et des mises à jour. Ma sélection dépend de ce qui me semble toujours d'actualité, évitant ce qui peut être considéré anecdotique. Quoi qu'il en soit, je ne vais pas republier les 4400 articles qui sont toujours accessibles grâce aux divers champs de recherche de drame.org/blog. Il faudrait quinze nouvelles années à raison d'un article par jour et je n'en vois évidemment pas l'intérêt !
Deux raisons m'ont poussé à plonger dans le passé plutôt qu'à évoquer l'actualité du jour. La première provient d'une demande de nombreux lecteurs et lectrices de publier d'anciens articles importants à mes yeux. Il est certain que l'aspect encyclopédique, acquis au fil du temps par l'accumulation, risque de donner l'impression que l'on pourrait s'y noyer. La seconde est liée à la monotonie du confinement. Je ne reçois pratiquement plus de films, de disques ni de livres, et, en l'absence d'évasions corporelles, mon quotidien se résume à travailler au studio et faire la vaisselle. J'appelle "faire la vaisselle" tout ce qui a trait à l'intendance, rangement, bricolage, nettoyage, plus toutes les tracasseries administratives. Je pourrais néanmoins chroniquer les livres que je lis, les films que je regarde, les plats que je cuisine, mais je ne veux pas me forcer. Je n'écris que guidé par l'inspiration, et je ne tiens pas à me polariser sur la crise politico-sanitaire.
Ce travail de réactualisation me prend autant de temps qu'habituellement mes articles quotidiens. Au départ, l'un des aspects qui m'avait séduit à tenir un blog était de ne pas ressasser face à mes divers interlocuteurs. Une fois que c'est dans le marbre virtuel, j'en suis débarrassé. J'ignore si je vais trier l'intégralité des quinze ans passés jusqu'à aujourd'hui ou si c'est une passade. Ce pourrait être une série diffusée par saisons, ou alterner les billets que mon humeur et l'actualité me dicteront. C'est probablement cette dernière option qui m'arrangera. C'est ainsi que Jonathan Rosenbaum pratique, l'un des rares blogueurs que je suis régulièrement. Sur son site il mêle des articles actuels à ses écrits journalistiques lorsqu'il était au Chicago Reader. En l'absence d'inspiration fondamentale, je pourrai assurer tout de même ma livraison quotidienne, peut-être même recommencer à publier 7 jours sur 7 comme jadis. J'avais utilisé ce procédé par exemple en publiant l'ouvrage "Le son sur l'image" chapitre par chapitre. Cela m'avait fait des vacances ! La gestion de la crise m'en ayant privé alors que j'avais prévu un break à partir du 19 mai, je suis soulagé. Pourtant, en général je préfère créer que gérer. Lorsque je sais faire je gère, lorsque je l'ignore je crée. Mais ces révisions à quinze ans d'intervalle me permettent de réfléchir à l'avenir en analysant le passé, passé que j'avais oublié. Je suis surtout bien organisé. Ce blog me tient lieu de mémoire...