Je ne suis pas bricoleur pour deux sous. De plus, détestant travailler avec des gants je m'esquinte les mains jusqu'à avoir des crevasses sur les deux côtés de mes ongles, une catastrophe pour ensuite jouer de mes instruments. Mais la folie du bricolage me prend de temps en temps, sans que je m'y sois préparé. C'est par exemple les jours où j'ai mis mes plus beaux habits que l'envie de jardiner m'attrape. Comme je m'en suis déjà expliqué, je suis alors incapable de m'arrêter, fonçant comme un taureau jusqu'à épuisement. Il y a quelques années j'avais d'ailleurs raconté mon essai au mortier ! Mais je ne suis pas non plus complètement manche, c'est juste que je déteste cela, en particulier ce qui salit, comme la peinture...
Hier matin sept heures. Je décide de replacer les trois lustres au plafond de la cuisine dont la peinture est sèche. J'enchaîne avec des rangements compliqués au grenier qui m'oblige à ramper, l'arrachage des pieds de tomates finalement atteints par le mildiou, le balayage des feuilles mortes, la fabrication du yaourt maison et la cuisson de cinq kilos de tomates vertes en vue d'un chutney dont je raffole évidemment. Sucre roux, vinaigre balsamique, oignons, pommes, gingembre, raisins secs, sel, piments, tout ça bio, cela va de soi... J'ai heureusement toujours plaisir à cuisiner !


Comme il reste la bibliothèque de caisses à monter demain et que j'en suis délicatement dispensé, je pense à la chanson Le bricoleur écrite par Georges Brassens et popularisée par Patachou... Ce n'est pas une coïncidence puisque ma fille Elsa la chantera, entre autres, après-demain vendredi avec la Compagnie des Musiques à Ouïr de Denis Charolles, au Centre Georges Pompidou de Vincennes dans le cadre du Festival de Marne pour le centième anniversaire du poète...


Il aura fallu 49 ans pour découvrir la version de l'auteur qui l'avait écrite pour Patachou en 1952, l'année de ma naissance. J'apprends aussi que c'est elle qui le persuada d'interpréter lui-même ses chansons, Brassens, grand agoraphobe, y allant à reculons !