70 Centenaire de JJB - janvier 2019 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 31 janvier 2019

Mon Centenaire dans L'autre Quotidien (version 2)


Suite à un vigoureux échange déontologique entre plusieurs journalistes et blogueurs, Jean-Pierre Simard a remplacé son article dans L'AUTRE QUOTIDIEN (journal en ligne que je vous recommande fortement par ailleurs) à propos de mon Centenaire. En plus d'une image du Docteur Caligari et un autoportrait au rasoir, il a choisi deux des onze pièces pour illustrer cette parution, Les années 90 et mon Tombeau composé par Sacha Gattino, ainsi que Le Sniper, court-métrage que j'ai réalisé en 1993 pendant le siège de Sarajevo...

L'AGITATEUR D'IDÉES JEAN-JACQUES BIRGÉ EXPOSE SON CENTENAIRE RÉTRO-FUTURISTE

Généralement, on garde le centenaire au chaud, pour ne pas qu'il prenne froid. Santé fragile, tout ça, tout ça. Mais dans le cas qui nous occupe, celui du citoyen engagé Jean-Jacques Birgé, on tique, l'homme - connu de nos services pour ses multiples exactions sonores, musicales, filmiques et écrites - s'offre la postérité instantanée, le petit plus d'immortel qui réchauffe. Explications.
(ce que l’on sait moins de Birgé, c’est qu’en 1976, il a remis au goût du jour les ciné-concerts, autrefois apanage exclusif du cinéma muet…)
Des années 1950 à 2050, un tapis volant de sensations et d'ambiances se déploie avec un climat particulier et une approche distincte pour chaque décennie. Mais le Birgé homme-son a plus d'un tour dans son havresac. Et ces tours à plusieurs, il les donne en excellente compagnie, excusez du peu : lui-même assurant – vocaux, synthétiseurs, orchestre, Pâte à son, Theremin, Tenori-on, Mascarade Machine, field recording, trompette, flûte, inanga, guimbarde, sa fille Elsa ainsi que Pascale Labbé et Birgitte Lyregaard aux vocaux, le regretté Bernard Vitet est à la trompette, Yves Robert au trombone, Nicolas Chedmail au cor, Antonin-Tri Hoang à la clarinette basse, Philippe Deschepper et Hervé Legeay aux guitares, Didier Petit au violoncelle, Vincent Segal à la basse et Cyril Atef avec Éric Échampard à la batterie, quand Michèle Buirette fait pulser l'accordéon et Amandine Casadamont les vinyles. Enfin, Sacha Gattino se charge des samplers, d'un orgue music box, des sifflements et des effets électroniques.
Et tous de se retrouver tour à tour, voire ensemble quelquefois (mais pas tous à la fois) partie prenante de ces sketches, genre de courts-métrages d'une certaine dystopie, mais à l'enseigne d’Un Drame Musical Instantané qui souvent les caractérise (appellation de longue date déposée) et qui agite les registres musicaux par sa persévérance et ses approches biaisées depuis le milieu des années 70 sous ce vocable.


Alors bien sûr, Arlequin avait deux maîtres, mais Birgé, lui, en avoue quatre dont le premier Zappa met la puce à l'oseille de l'amateur de musique alambiquée qui part du rock pour aller n'importe où ailleurs, quitte à compter à l'envi dans le classique, le jazz, le comptant pour rien et l'essentiel du moment qui se livre à vous… A la question "ce disque est-il un entonnoir à musique ?", je réponds oui, dans le sens où glisser d'un son à une image pour évoquer une décennie a ceci de particulier qu'il faut avoir beaucoup avalé pour en recracher si peu, mais toujours en qualité et en évoquant des moments de construction de paysage sonore.
En simplifiant, vous avez là un album qui superpose des sons, des images, des discours, des méthodes de travail, des compostions et de la prod pour faire sens - Et, inutile de dire que ça le fait grave… Mes deux films-séquences-titres préférés sont Les Années 90 et le Tombeau de Birgé. Le premier pour faire passer un frisson électro qui va se fondre dans des boucles orchestrales avant de filer, façon Residents vers un paysage glaciaire, pour mieux retrouver ensuite un paysage percussif à la coda. Et ensuite, ce Tombeau, composé par Sacha Gattino, Couperin à l'heure du couperet, un univers qui file vers l'entropie, univers électro mais pas trop ; là où Ennio Morricone rencontrerait Delia Derbyshire et, à deux sampleraient de concert Il était une fois dans l'Ouest et le Thème de Dr Who.
Dominique A avait écrit Immortels pour Bashung qui, en phase terminale, le refusa. Birgé a commis, en excellente compagnie, son Centenaire, en laissant la porte ouverte à toute extrapolation. Déjà attelé à l’enregistrement du prochain album, Perspectives du XXIIe siècle qui ne sortira qu’en 2020, il boucle actuellement la partition sonore d’une web série. Gage de bonne santé !
Jean-Pierre Simard le 30/01/19

→ Birgé - Centenaire de Jean-Jacques Birgé - GRRR 2030 CD audio, 2018

samedi 26 janvier 2019

Birgé, hallucinogène dans L'Huma


Les coups de cœur de Fara C.
Birgé, hallucinogène
Touche-à-tout génial, empêcheur de tourner en rond, musicien, écrivain, citoyen actif… Jean-Jacques Birgé ne se laisse enfermer dans nulle étiquette. Son CD le Centenaire de Jean-Jacques Birgé 1952-2052, fort d’un superbe livret de 52 pages (par le graphiste Étienne Mineur), témoigne avec fulgurance de son inventivité hallucinogène. Et facétieuse. Pionnier des synthétiseurs et de l’électro, improvisateur sur le fil, il parvient à réunir, comme dans une même boucle, une humanité immémoriale et le futurisme le plus avant-gardiste. Du beau monde en ce CD : Elsa Birgé, Bernard Vitet, Vincent Segal (ici à la basse électrique, exceptionnellement) et bien d’autres forces vives d’une expression artistique insoumise. À Saint-Ouen, avec David Coignard (installations) et Laurent Stoutzer (guitare, électronique), le claviériste présentera la performance OSO (Ondes sur ombres).
Jean-Jacques Birgé : 26 janvier, Mains d’Œuvres, Saint-Ouen ;
CD le Centenaire de Jean-Jacques Birgé 1952-2052 (GRRR), www.jjbirge.bandcamp.com.

N.B.: pour illustrer son article, Fara C. a choisi la vidéo Y a pas d’hélice hélas, c’est là qu’est l’os ! avec Sophie Bernado (voix, basson), Linda Edsjö (batterie) et ma pomme (trompette à anche, clavier)...