Sur le thème du hacker en révolte contre la société libérale, les trois premiers épisodes de Mr. Robot laissent espérer une série rêvée pour les geeks et les nerds fans d'informatique. Le jeune autiste sniffeur se retrouve prêt à supprimer toute trace de dettes dans une gigantesque entreprise qui tient tout du monstre bancaire. Les trois épisodes suivants glissent hélas vers un thriller banal quand les quatre derniers de cette première saison reprennent des couleurs grâce à un abîme psychanalytique inattendu.


Ces trois tonalités successives s'essoufflent parfois faute de creuser l'anarchie politique que l'équipe de la Fsociety promeut et l'égocentrisme du personnage principal rend superficiel les caractères qui gravitent autour de sa paranoïa. Trouver le ton d'une série n'est pas toujours facile et le conserver est à double tranchant. On s'en lasse autant que l'on s'y habitue. La réussite tient dans un savant équilibre entre l'addiction et le renouvellement, les conventions et les surprises. Cette nouvelle série TV reste néanmoins intéressante grâce au personnage principal interprété par Rami Malek, zorro des zéros et des uns, et un Christian Slater dont la distance évasive se comprend tardivement.