Unorthodox est probablement la meilleure série de l'année, en réalité une mini-série allemande diffusée par Netflix fin mars dernier. Réalisée par Maria Schrader en yiddish et en anglais, d'après l'autobiographie Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots de Deborah Feldman, elle relate l'émancipation d'une jeune Juive américaine qui fuit sa communauté hassidique de Williamsburg en s'envolant pour Berlin. L'étude sociale de ce milieu ultra-orthodoxe est si remarquable que l'on se demande comment son adaptation à l'écran fut possible. La comédienne Shira Haas y est bouleversante, changeant littéralement de visage au gré de sa mutation.


L'intolérance me vrille le ventre, mais il faut absolument aller au bout des quatre épisodes de 55 minutes. J'ai toujours eu du mal avec la discipline. Obéir à des lois que je comprends et accepte ne me pose pas de problèmes, mais les conventions me sont insupportables. Il ne fut, par exemple, pas question de faire mon service militaire à l'époque où il était obligatoire. L'autodiscipline est mieux adaptée à mon caractère. C'est sans commune mesure avec l'oppression terrible dont les femmes hassidiques sont victimes.
J'ai évidemment pensé au film Désobéissance (Disobedience) du Chilien Sebastián Lelio dont Gloria et surtout Une femme fantastique (Una mujer fantástica) m'avaient emballé. Comme dans Unorthodox, on découvre à quel point l'homosexualité y est factrice d'exclusion de la communauté, mais les Hassidiques sont encore plus radicaux.


Tous les replis communautaires, pas seulement religieux, me font horreur. C'est dans la mixité que l'intelligence s'épanouit. Les différences de points de vue permettent d'embrasser les situations sous des angles inattendus. La consanguinité accouche de l'absurde et de l'obscurantisme. Cela explique, par exemple, mon aversion pour le sport de compétition lorsqu'il s'agit de faire rivaliser des villes ou des nations ; je perçois cela comme l'école de la guerre. Les religions ont aussi permis aux hommes de prendre le pouvoir sur les femmes, eux dont le potentiel est bien moindre, voire trop souvent de nuisance.