70 Cinéma & DVD - décembre 2020 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 31 décembre 2020

Swap Thérapie


Pour finir l'année par une note d'humour, ce dont nous avons grandement besoin, Nicolas Le Du met en ligne son dernier court métrage, Swap Thérapie, qu'il a tourné avec Sonia Cruchon. La musique du générique provient d'un enregistrement que j'ai réalisé avec Amandine Casadamont. Je joue la petite mélodie minimaliste du début sur mon Tenori-on et Amandine me rejoint aux platines pour le chaos final maximaliste !


Si leur comédie romantico-loufoque, entièrement réalisée sur leur péniche pendant le premier confinement, vous a plu, vous pouvez enchaîner avec C'est l'intention qui compte qui est du même acabit, sequel filmé quelques mois plus tôt...


Parmi les films de Nicolas Le Du je vous recommande L'homme qui vivait dans une terrine qu'il a réalisé sur son père. Là j'ai composé de la musique japonisante pour coller au sujet de ce moyen métrage très tendre où l'humour tient encore iune place prépondérante. Au début du film on entend mon camarade Sacha Gattino au clavier et la chanteuse danoise Birgitte Lyregaard dans Year of the Rabbit, extrait de notre premier album Sound Castle. On retrouve Birgitte pour le générique de fin dans une seconde improvisation qui convient très bien au film.


J'ai toujours privilégié travailler avec des amis ou avec des personnes qui le deviendront. J'ai rencontré Sonia en 2001 et nous n'avons jamais cessé de collaborer depuis, sur des CD-Roms, des sites Internet, des applications pour tablettes, des films, etc. La retrouver avec Nicolas sur leur péniche amarrée en bord de Marne, c'est chaque fois partir en vacances, prendre un grand bol d'air pur et de verdure, même lorsqu'on travaille d'arrache-pied. C'est également il y a vingt ans que j'ai découvert le travail de designer sonore de Sacha. Devant son excellence, j'ai préféré m'associer avec lui plutôt qu'en faire un concurrent ! Nous sommes immédiatement devenus amis comme lorsque Birgitte est entrée dans le studio en décembre 2010. Tous les trois, nous avons fondé le trio El Strøm dont un CD intitulé Long Time No Sea est sorti en 2017. Voilà. C'est merveilleux de terminer cette année entre amis.
C'est ce que je vais d'ailleurs faire ce soir, cette fois IRL (in real life, en présentiel, comme ils disent maintenant), avec d'autres proches. Pour n'inquiéter personne, je suis allé jusqu'à me faire enfiler un coton-tige dans le nez hier matin. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour celles et ceux qu'on aime ! Alors j'envoie des baisers à tous mes amis et amies en espérant qu'ils seront délicieusement contagieux.
À l'année prochaine !

mercredi 30 décembre 2020

Du praxinoscope au cellulo


Article du 25 novembre 2007

Du praxinoscope au cellulo retrace un demi-siècle de cinéma d'animation en France de 1892 à 1948. L'ouvrage de 350 pages publié par le Centre National du Cinéma est accompagné d'un dvd où se succèdent 14 films clefs, véritables pépites, parfois extrêmement rares. J'aime beaucoup ce genre d'objets hybrides qui apportent un complément à un bouquin ou qui donne au "disque" une valeur ajoutée par un "livret" incontournable ! Dans ce cas-ci, les deux se complètent admirablement. Jetons donc un coup d'œil au dvd glissé dans un pochette en plastique collée en avant-dernière page...
Pauvre Pierrot étant une pantomime lumineuse de trois ans antérieures à l'invention du cinématographe, l'attraction d'Émile Reynaud présentée au Musée Grévin a été reportée sur pellicule ; il mourra dans la misère, après avoir précipité dans la Seine sa dizaine de "films".
Dans Fantasmagorie les mains d'Émile Cohl apparaissent à l'écran ; ce premier dessin animé de l'histoire date du 17 août 1908.
Segundo de Chomón rappelle Méliès et, la même année, son Sculpteur moderne annonce l'animation en volume.
Le Ballet mécanique de Fernand Léger est le fruit de sa collaboration avec le compositeur George Antheil et Dudley Murphy que lui avait présentés Ezra Pound ! Réalisé le plus souvent à partir de vues réelles, ce montage kaléidoscopique de 1924 est un des grands classiques du cinéma expérimental.
L'idée, chef d'œuvre provoquant de 1932 tenant de Sade et de Walter Ruttmann, sur une musique d'Arthur Honegger avec ondes Martenot, est une merveille en papiers découpés et surimpressions de Berthold Bartosch à partir des gravures de Frans Masereel. Bartosch avait collaboré avec Lotte Reiniger, entre autres sur Les aventures du Prince Ahmed. 1934. L'Histoire sans paroles de Bogdan Zoubowitch est une leçon de géopolitique asiatique à base de poupées tandis que La joie de vivre d'Anthony Gross et Hector Hoppin est un ballet euphorique, autre versant de cette époque menaçante et utopique.
Les Trois thèmes d'Alexandre Alexeïeff et Claire Parker figurent dans la sublime intégrale des inventeurs de l'écran d'épingles parue chez Cinédoc, comme le Barbe-Bleue du marionnettiste René Bertrand souvent attribué à Jean Painlevé (1938) publié par Les Documents Cinématographiques (Jean Painlevé, Compilation n°2) et Le petit soldat de Paul Grimault (1948) qui figurait dans La table tournante avec Jacques Demy en complément du Roi et l'oiseau (Studio Canal).
En 1936, La fortune enchantée du peintre Pierre Charbonnier mêle prises de vue réelles et dessins animés et les bruitages ponctuent musique et chansons. Il assurera nombreux décors de Robert Bresson depuis son premier film (Affaires publiques, deux ans plus tôt) jusqu'à Lancelot du Lac.
Dans Callisto, la petite nymphe de Diane, on retrouve Honegger, ici avec Roland Manuel qui a composé le sprechgesang de l'accompagnement. En 1943, André-Édouard Marty revisite la mythologie grecque dans un style proche de l'art déco.
Pour nous achever avec ce beau cadeau à 29 euros, on ne s'attendait pas à découvrir Anatole fait du camping d'Albert Dubout...
L'ouvrage papier accorde une page à chacun des 105 films de la programmation diffusée à la Cinémathèque Française le mois dernier [2007], ainsi qu'un passionnant abécédaire des plus grands animateurs des débuts de l'animation.

jeudi 24 décembre 2020

Rube Goldberg + Hellzapoppin (pour égayer Noël)


Les lois désastreuses que nous concocte notre gouvernement, la dépression, même légère, qui nous déstabilise, l'hiver qui commence, tout cela nécessite un petit coup de pouce, de quoi réactiver nos zygomatiques à la veille des fêtes. Cela ne vous empêche pas de booster vos défenses immunitaires avec de la vitamines D, de la C (j'ai choisi l'acérola), des oligoéléments ou des huiles essentielles à choisir en fonction de chacun/e, etc. Et donc, avant d'évoquer l'inénarrable Hellzapoppin et en référence au premier confinement, je vous livre cette expérience que je découvre seulement maintenant, machine de Rube Goldberg qui a donné le célèbre Der Lauf der Dinge (Le cours des choses) réalisé en 1987 par Peter Fischli et David Weiss.



HELLZAPOPPIN
Article du 16 novembre 2007


Un soir de première dans le sud des États Unis avec feu d'artifices au programme, on raconte qu'à un journaliste qui lui demandait ce qu'il pensait d'Hellzapoppin, Groucho Marx répondit "Hellzapoppin, c'est ça !" en appuyant sur la mise à feu quelques heures avant le lancement prévu. Peu importe que l'histoire soit vraie ou pas, je n'en sais rien, mais Hellzapoppin c'est ça, une sorte de Tex Avery avec acteurs en chair et en os, un immense succès de Broadway s'appuyant sur toutes les ressources du support cinématographique.
Le dvd est enfin sorti en France (Swift, Universal). "Ça se corse (chef lieu Ajaccio)", car nous devons ses sous-titres français à Pierre Dac et Fernand Rauzena qui ont su capter l'humour débridé d'un des films les plus hilarants de l'histoire du cinéma. Ici pas temps de mort, les gags s'enchaînent sans que l'on ait le temps de reprendre son souffle. Je n'ai jamais compris pourquoi le film de H.C. Potter de 1941 n'a jamais joui auprès des historiens du cinéma des mêmes louanges que ceux avec les frères Marx (Nat Perrin, son principal scénariste, a d'ailleurs travaillé, entre autres, sur Duck Soup). Mon père m'ayant fait découvrir ce joyau burlesque de non-sens lorsque j'avais huit ans, je l'ai revu des dizaines de fois sans jamais me lasser et encore aujourd'hui je me remémore chaque scène avec le même émoi et la folie me gagne comme si l'on m'avait soufflé du protoxyde d'azote dans le nez.


La séquence de Lindy Hop échevelée (qui pourrait donner des idées aux amateurs de hip hop), chorégraphiée par Frankie Manning, avec Slim (Gaillard) & Slam (Stewart), Rex Stuart à la trompette et C.C. Johnson aux tambours, montre que ce n'est pas que jeux de mots et comique de situation menés par le duo infernal (Ole) Olsen et (Chic) Johnson. Le loufoque cède aussi à des scènes musicales avec la bombe Martha Raye (Watch the Birdie !). Et Mischa Auer dans le rôle du Prince Pepi reste inoubliable. De toute façon, il est impossible de donner la dimension du comique d'Hellzapoppin sans se caler devant l'écran. Explosif !

Pour les anglophones, le voici dans son intégralité, hélas sans les sous-titres, mais on le trouve sur le Net pour 10€ avec ceux de Pierre Dac



P.S. de 2007 : si vous préférez des gags plus récents ou que vous êtes allergique à tout ce qui vient de l'Ouest, une amie qui apprend le russe m'envoie ce détournement de l'hymne soviétique. Où la phonétique vient en aide aux choristes de l'Armée Rouge. Cela rappelle les détournements des jazzmen, au lendemain de la guerre, francisant les titres originaux américains (J'ai un haricot vert sur le front pour I cover the Waterfront, Dis Popaul pour Deep Purple, Les veines de mon pénis pour Pennies from Heaven, Y tâte du biniou pour It had to be you, Le camembert d’avril pour I remember April, etc.). Évidemment cela n'a pas la "légèreté" d'Hellzapoppin, souvent copié, jamais égalé, l'un des meilleurs remèdes contre la déprime : indispensable et salvateur !

mardi 22 décembre 2020

Schönberg par Huillet et Straub


Article du 17 octobre 2007

Les films de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub se prêtent bien à l'édition DVD. L’intimité sied bien au couple, tant ils paraissent toujours s’adresser à chacun individuellement, à l’endroit même où les questions prennent forment. Personnalités absolument complémentaires, Danièle disparue l’an passé, comment Jean-Marie continuera-t-il son chemin ? [P.S.: à 87 ans Straub réalise toujours !] Lorsque j’étais jeune homme, fraîchement sorti de l'Idhec, je les rencontrais souvent grâce à Jean-André Fieschi, Jaf pour les Straub. J’appréciais leur gouaille à l’accent parigot et leur engagement. Leurs colères étaient à l’image de leur travail, ni dramatiques ni épiques, mais simplement rigoureuses, comme venues d’une longue tradition de résistance.

Les Éditions Montparnasse proposent le premier volume d’une intégrale qui paraîtra à raison de deux coffrets par an. À côté de leurs deux premières œuvres, Machorka-Muff et Non réconciliés (Nicht Versöhnt), voici une magnifique manière de découvrir Arnold Schönberg avec les trois films que Huillet et Straub consacrèrent au compositeur dodécaphoniste viennois. Machorka-Muff est "l’histoire d’un viol (viol d’un pays auquel on a réimposé une armée, alors qu’il était heureux d’en être débarrassé)." Non réconciliés est celle "d’une frustration (frustration - de la violence) – d’un peuple qui a raté sa révolution de 1849, et qui ne s’est pas libéré lui-même du fascisme".

Pour présenter Schönberg, Jean-Marie Straub scande "Danger menaçant, peur, catastrophe". Ce sont les seules notes que le compositeur a laissées pour sa Musique d'accompagnement pour une scène de film. Dans leur Introduction, les cinéastes filment un homme lire une lettre de Schönberg de 1929 à son ami Kandinsky pour s'insurger contre ses positions antisémites et contre le tournant terrible que va prendre l'histoire. Suivent un discours de Brecht de 1935 contre le fascisme, la photo des Communards dans leurs cercueils, un bombardier, un article sur Auschwitz. Pas de film. Juste la musique.

L'orchestre s'accorde d'abord, c'est toujours le seul moment réussi dans un concert classique même lorsque le reste est raté ! Filmé à la Dreyer, D'aujourd'hui à demain est un opéra bouffe où le compositeur cherche à montrer "que ce qui n'est que moderne et à la mode ne vit que d'aujourd'hui à demain." Une femme récupère son mari en suscitant sa jalousie. Sous couvert d’une scène de ménage, Schönberg fait une critique sévère du monde de 1929, l’année de la lettre… Si Danièle Huillet est reconnue comme l'alter ego de Jean-Marie Straub, l'auteur du livret, sous le pseudonyme de Max Blonda, n'est autre que Gertrude Kolisch, seconde femme de Schönberg. Gertrude est le titre du dernier film de Dreyer. Les chefs d'œuvre se croisent, et parfois se rencontrent.


Le plat de Résistance est l’opéra Moïse et Aaron, combat essentiel de l’idée contre l’image, opposant le geste à la parole. Depuis trente ans, la photo des deux barbus trône au milieu des rares bibelots de ma bibliothèque. Si Wozzeck de Berg et Pelléas et Mélisande de Debussy m’ont fait comprendre et apprécier l’opéra, celui de Schönberg est le seul qui m’ait autant fait réfléchir. Les deux actes (le troisième est inachevé) reposent sur une seule série de douze sons et ses variations. L’orchestre dirigé par Michael Gielen est enregistré, mais les chanteurs sont en direct dans les lieux mêmes de l’action. Chef d’œuvre du cinéma, chef d’œuvre de la musique du XXème siècle, Moïse et Aaron est un des rares exemples où le film n’est pas une valeur ajoutée, mais l’analyse critique d’un processus, tant dans l’exposé de son argument que dans la musique.

P.S.: depuis cet article, la collection Huillet et Straub comporte 7 coffrets DVD !

lundi 21 décembre 2020

L.F. Céline swingue


Article du 2 octobre 2007

En introduction de son entretien avec Louis Ferdinand Céline, Louis Pauwels annonce d'emblée l'ambiguïté de l'écrivain, pitoyable chantre de l'antisémitisme dans Bagatelles pour un massacre, mais romancier de génie dès son Voyage au bout de la nuit. Car Céline, c'est le style, le style qui ne s'acquiert pas sans mal, sans un long travail acharné ! Il fait passer le langage parlé dans une écriture qui swingue littéralement, et ses "grands entretiens" enregistrés de 1957 à 1961 sont de fascinants témoignages de l'originalité de l'artiste, ici un groove quasi jazzy, comprendre une manière unique de phraser, à la fois précise et balbutiante, presque bègue. Il est peu de voix qui emportent par leur musique (Godard, Lacan, Cocteau...), celle de Céline nous entraîne dans le chaos fait homme.
On connaissait son Anthologie en double cd parue chez Frémeaux, exceptionnel témoignage de son art. Michel Simon, Pierre Brasseur (Voyage au bout de la nuit) et Arletty (Mort à Crédit) y lisent des extraits de ses livres, tandis que Céline lui-même chante deux chansons qu'il a écrites.
Le premier des deux dvd du coffret Céline vivant, [paru en 2007], offre trois entretiens bouleversants de chacun 19 minutes, dans leur intégralité, auxquels s'ajoutent un enregistrement sonore inédit de Céline corrigeant un extrait de Nord, le seul où il lit l'un de ses textes. Le second dvd comprend un témoignage d'Elizabeth Craig, grand amour de Céline et dédicataire du Voyage au bout de la nuit, et surtout le long documentaire D'un Céline, l'autre de Yannick Bellon et Michel Polac où figurent Lucette Destouches (la femme de Céline), Michel Simon, le Dr Villemin (son médecin), René Barjavel, Michel Audiard, Jean Renoir, Pierre Lazareff… Un fascicule de 38 pages rédigé par Émile Brami accompagne le tout.
La diction de l'auteur est si absorbante, sa franchise si rare, son amertume si douloureuse, ses intentions si claires, que l'ensemble s'avale d'un trait, jusqu'à plus soif, sauf celle de le lire ou le relire. À Pierre Dumayet, il confie son désir de retourner à la médecine ; à André Parinaud, il déclare « avoir décidé d’écrire pour acheter son appartement », à Louis Pauwels, entre ses chiens et son perroquet, à son bureau sur lequel sont posés ses 80 000 feuillets qu’il assemble avec des pinces à linge, il affirme : « Je serai content quand je mourrai, je ne suis pas un être de joie ».


Les Éditions Montparnasse poursuivent ainsi leur collection "Regards" entamée avec l'indispensable "Abécédaire de Gilles Deleuze", "Edgar Morin, regard sur Edgar" et d'autres sur et avec Jean-Paul Sartre, Norman Mailer, Raymon Aron, René Girard, Claude Lévi-Strauss, etc. Dans leur planning de sortie, je note le coffret Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, premier volume où figurent outre les premiers Machorka-Muff et Non réconciliés, tous les films inspirés directement par la musique d'Arnold Schönberg : d'abord l'époustouflant opéra Moïse et Aaron dirigé par Michael Gielen et tourné dans le désert avec les chanteurs en direct, l'Introduction à la Musique d'accompagnement pour une scène de film et le second opéra Von Heute auf morgen (article ici). En novembre, paraîtra un coffret Fernand Deligny avec, entre autres, Le moindre geste qui conte la fugue de deux adolescents évadés d'un asile psychiatrique, un film d'une sensibilité rare où s'entendent les bruits de la vie.

P.S.: le DVD semble épuisé chez l'éditeur, mais on le trouve ici et là sur les sites en ligne... L'extrait vidéo vient d'une autre source... Par contre, depuis cet article, la collection Huillet et Straub comporte 7 coffrets, la collection Regards 18 volumes (Derrida, Daney, Cyrulnik...), etc.

lundi 14 décembre 2020

Les contes merveilleux par Ray Harryhausen


Pour changer de Minuscule, La petite taupe, les vieux Mickey des années 30-40, d'abord en noir et blanc puis en couleurs, ou les Silly Symphonies du même Disney, j'étais content de découvrir les contes merveilleux par Ray Harryhausen avec mon petit-fils qui n 'a pas encore trois ans. Je possède une belle collection de dessins animés, dont beaucoup sont épuisés, qui tiendra jusqu'à son adolescence et même après, quand j'aurai rejoint les images d'Épinal. Or j'ignorais ce spécialiste américain des marionnettes articulées filmées en stop motion. Le Petit Chaperon rouge, Hansel et Gretel, Raiponce, Le Roi Midas et Le Lièvre et la tortue ont été tournés entre 1949 et 1953, toujours contés en voix off.


De ses premiers aux derniers films, on sent l'amélioration de sa technique. En plus des 5 contes, le disque offre ses premiers essais, des courts métrages militaires d'animation alors qu'il est sous les ordres du Colonel Frank Capra (Pourquoi nous combattons), une publicité pour des cigarettes, les petits Contes de la Mère l'Oye et un entretien avec Alexandre Poncet sur la carrière de Harryhausen. Il rejoint ainsi Windsor McCay, Ladislas Starewitch, Alexandre Alexeïeff, Lotte Reiniger, Jiří Trnka, Emile Raynaud, Emile Cohl, Segundo de Chomón, Claire Parker, Jean Painlevé, Paul Grimault et tous les autres sur mes étagères, en particulier les plus récents...
Ray Harryhausen deviendra le grand maître de l'animation en volume et des trucages cinématographiques, d'abord assistant de Willis O'Brien sur Mighty Joe Young, il travaillera jusqu'en 1980 sur de nombreux films comme Le Septième Voyage de Sinbad, Jason et les Argonautes, Le Choc des Titans, spécimens d'un genre un peu oublié...

→ Ray Harryhausen, Les contes merveilleux, DVD ou Blu-Ray Carlotta, 20€