70 Humeurs & opinions - juillet 2015 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 22 juillet 2015

Polémique


Qu'il est doux d'écrire quelques lignes qui ne prêtent pas à polémique ! Si les commentaires sont fermés sur drame.org pour cause de spams invasifs, ils restent ouverts sur mon mur FaceBook et aux abonnés de Mediapart. Il aura suffi que je me méfie de l'union sacrée sous la bannière "Je suis Charlie", que je m'interroge sur la névrose à l'échelle d'un pays, en l'occurrence l'Allemagne, ou imagine frapper au porte-feuilles le maître de l'Europe en en suggérant le boycott, pour que je crois devoir me justifier de n'être ni complotiste, ni xénophobe, essuyant un nombre effarant d'adjectifs insultants. L'empilement des commentaires n'arrange rien lorsque l'on ne sait plus très bien s'ils s'adressent aux précédents ou à l'article initial. D'un autre côté un clou chasse l'autre, les polémiques s'estompent en disparaissant de la une. Il m'a pourtant semblé indispensable de dissiper les quiproquos, car si j'assume ce que j'écris, quitte à parfois revenir sur mes positions à la lumière des échanges courtois, il est injuste de me prêter des intentions qui ne m'ont pas effleuré. Je passe ainsi un temps considérable à m'expliquer, demandant à mes détracteurs d'avoir l'honnêteté de me relire, au lieu de vaquer à des travaux plus créatifs. Certes, c'est le lot de tous les blogueurs comme de toutes les personnes publiques quel que soit leur métier ou leur fonction et cela explique que pendant très longtemps j'ai préféré laisser à d'autres le soin de répondre aux insultes et méprises dont mes écrits peuvent faire l'objet. J'en profite pour les remercier ici. Mon silence fut souvent interprété pour du mépris alors qu'il ne s'agissait souvent que d'une question de disponibilité, donc de choix dans les urgences, et plus certainement le désir de ne pas jeter de l'huile sur le feu. Or certains phénomènes de société nécessitent parfois que l'on y accorde plus de temps pour préciser sa pensée et dissiper les quiproquos, voire un engagement militant sans répit.
De même que je me suis toujours méfié des individus qui me rappelaient aimablement mes origines sans qu'ils ne les partagent, je suspecte par exemple ceux qui m'accusent de xénophobie d'être inconsciemment préoccupés par ce vieux démon alors que cette pensée m'est totalement étrangère au point de ne pas imaginer une seule seconde que l'on puisse m'en affubler. J'applique bêtement le principe lacanien que l'inconscient ignore les contraires. Ainsi le seul fait de suggérer que ma critique de la politique allemande puisse exprimer quelque xénophobie me fait douter de mes accusateurs, ne pouvant m'empêcher de penser que si le terme leur est venu à l'esprit, c'est qu'il y était fortement implanté. Ce n'est pas un simple "celui qui dit c'est celui qui y est", mais une ampoule rouge qui s'allume lorsque telle intention est bizarrement évoquée. Un exemple, car j'imagine que ma démonstration peut paraître tirée par les cheveux pour certains : lorsqu'un quidam avec qui je suis en affaire me dit qu'il ne va pas m'arnaquer, je m'en méfie comme de la peste, car cette notion m'était totalement étrangère ; j'entends que le mot important de la phrase est "arnaque" et non la négation qui l'encadre. C'est pourquoi certaines accusations dont je fus récemment l'objet se retournent automatiquement contre ceux qui les ont proférées.
Comme ces personnes ne connaissent pas forcément mon histoire, je me crois donc obligé de me justifier en rappelant mes liens avec l'Allemagne par exemple, mon engagement comme Citoyen du Monde depuis ma tendre enfance, ou le sens de ma critique qui ne confond pas la politique d'un gouvernement (ou du système qui le tient sous sa coupe) avec les citoyens qui l'ont élu ou pas. Il n'empêche qu'au cas par cas il existe dans chaque pays ou chaque situation des individus qui la cautionnent et d'autres qui s'en démarquent. Partout et de tous temps sévissent des criminels, intimidant des collabos qui préfèrent penser qu'il n'y a pas d'alternative, tandis que se lèvent des résistants qui ne peuvent faire autrement que de défendre leurs idéaux, parfois au péril de leur vie. Dans les pays dont la ligne politique est la plus inique et cynique la résistance intérieure s'organise, même si les médias l'étouffent sous un amas d'informations insipides et mensongères. Le rôle de chacun est de soutenir les initiatives de ceux et celles qui n'ont pas remiser la lutte des classes au profit d'une logique stratégique qui a fait long feu. Toute autre démarche consistant à laisser nos idées de côté ne peut être comprise et risque d'entraîner les moins formés politiquement vers des démons populistes et démagogiques brisant une solidarité essentielle à tous les exploités. L'Histoire a montré que les promesses à première vue séduisantes de l'extrême-droite ont toujours été mortifères. De même la mollesse de notre engagement au profit d'un petit arrangement avec le Capital nous entraîne irrémédiablement vers un déclin que les écologistes assimilent avec raison à la sixième extinction. Je fais évidemment là des raccourcis que d'autres billets se chargeront d'éclaircir par la suite... Idem pour mon billet doux qui ne sera donc pas pour aujourd'hui !

samedi 18 juillet 2015

Le retour du refoulé


L'Allemagne s'est-elle vraiment affranchie de ses vieux démons ? Depuis la seconde guerre mondiale et la dissolution du bloc soviétique, dans tous les conflits graves en Europe on retrouve l'Allemagne malgré l'absence de son armée.
En initiant la reconnaissance de la Croatie en 1992, son ancien allié de l'époque nazie, elle a généré la guerre en Yougoslavie. Elle est aussi à l'origine du récent conflit en Ukraine, armant les néonazis avec le soutien des USA.
Elle dicte aujourd'hui sa loi à la Grèce qui était du côté des Alliés tandis que la Turquie était du côté de l'Axe, tentant de mettre les pays européens récalcitrants à sa botte.
Derrière tous ces conflits se cache l'avidité du Capital et la peur de ce que pourrait représenter le communisme. Rien n'a changé. Et cela n'aurait pu être possible sans la réunification de l'Allemagne !
Les guerres ont changé de forme, elles sont devenues économiques. Après l'affront du Traité de Versailles, aurait-on droit à la revanche sur Yalta ?
Angela Merkel détruit des années de travail consistant à rendre à son pays un visage humain.

mercredi 15 juillet 2015

Boycott des produits allemands


En réponse aux odieuses pressions dont est victime la Grèce, en prévision de celles qui ne manqueront pas de s'exercer contre l'Espagne, l'Italie, la France, etc., boycottons les produits allemands. Attaquons l'Allemagne de Merkel sur son terrain de prédilection, celui du fric !
Certains camarades justifient le volte-face d'Alexis Tsipras en avançant qu'il n'avait pas d'autre choix. C'est très grave, car c'est faire le lit de l'extrême-droite. Il faut écouter les explications et propositions de Yanis Varoufakis, le ministre des finances grec "démissionnaire". La gauche européenne continue son travail d'auto-destruction en donnant des arguments stratégiques au détriment de l'idéologie. Ces camarades aquoibonistes rappellent les positions collaborationnistes de l'Histoire. En France Pétain suggérait de pleurer quand la résistance commençait à s'organiser. Prétendre qu'il n'y a pas d'autre choix que de céder devant la puissance de l'adversaire est suicidaire et criminel. Faut-il mieux vivre couché ou mourir debout ? À chacun de prendre ses responsabilités. Mais n'oublions jamais les leçons de l'Histoire et comment les révolutions ont pu être rendues possibles contre toute attente !
S'il est difficile de comprendre le retournement de Tsipras, suggérons qu'il est probable qu'il avait misé sur un oui à son référendum. Sinon comment expliquer que les conditions imposées par la troïka (la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International) sont pires qu'avant que le peuple grec ait voté à 61% contre l'austérité ? Les Français ne se sont certes pas mobilisés pour soutenir la Grèce face aux banquiers qui nous dirigent. Peut-être qu'à notre époque les manifestations n'ont plus aucune efficacité et qu'il faut imaginer d'autres pratiques de résistance ?
Le discours de Tsipras après le référendum est le même que celui de Hollande après le discours du Bourget et son élection à la présidence de ce que l'on appelle toujours la république, mais qui ressemble de plus en plus à une dictature molle. Le principe de réalité n'est rien d'autre que de la RealPolitik. Qui a intérêt à nous faire croire de l'immuabilité de notre situation ? Que se passera-t-il quand les Grecs se rendront compte qu'ils ont été trahis et que l'austérité ne fera que les appauvrir un peu plus ? Il est vrai qu'en France les socialistes y mettent du temps et les communistes continuent de rêver au programme commun qui leur a fait perdre tout crédit auprès de la population au profit du Front National. Tout est possible si nous envisageons qu'il existe forcément une autre solution que le cynisme de la social-démocratie qui protège encore pour quelque temps les intérêts de la classe moyenne, mais engraissent les plus riches avec une arrogance incroyable. Mais ensuite ?
Pour commencer, lançons déjà ce mot d'ordre qui peut avoir les mêmes répercutions dans l'opinion que la levée de bouclier contre la politique d'extrême-droite du gouvernement israélien : boycott des produits allemands.

N.B. : Les produits allemands ont un code barre dont les trois premiers chiffres sont compris entre 400 et 440.